La réponse n’a pas mis de temps à arriver. Quelques heures après un nouveau discours retransmis par hautparleurs à des milliers de Libyens rassemblés à Zawiyah, à l’ouest de Tripoli, l’Otan a répondu par des raids aériens sur le quartier Aïn Zara, grande banlieue de Tripoli.
Vers minuit et pendant plus d’une heure, plus d’une dizaine d’explosions ont retenties, "bruits sourds mais puissants", selon l’envoyé spécial d’Europe 1. "La télévision d’état libyenne a annoncé la mort de militaires et de civils, sans en préciser le nombre", a-t-il ajouté.
Un Kadhafi "extrêmement agressif"
Samedi, dans une manifestation regroupant des milliers de ses partisans sur la grand-place de Zawiyah, Mouammar Kadhafi s’est à nouveau adressé au peuple et a encore attaqué l’Otan, l’"agresseur colonialiste croisé". "Ils me demandent de quitter la Libye, c’est drôle. Je ne quitterai pas la terre de mes ancêtres", a-t-il encore dit, visiblement sans la moindre intention de déposer les armes.
Dans les haut-parleurs, la voix du Guide suprême était "extrêmement agressive", selon l’envoyé spécial d’Europe 1 en Libye qui a pu assister à la manifestation. "Je ne quitterai pas le peuple qui s’est sacrifié pour moi. Je me défendrai jusqu’à la dernière goutte de mon sang", a déclaré Kadhafi, traqué depuis cinq mois par l'Alliance atlantique et une rébellion armée.
Un dimanche de combats à Brega
Dans l'est du pays, d'intenses combats de rue ont repris dimanche entre les rebelles libyens et les forces loyales dans un quartier du port pétrolier de Brega. "Quelques petits groupes ont réussi à pénétrer à l'intérieur (de la ville), mais nous ne contrôlons pas encore toute" la cité, a déclaré Mohammed Zawi, un porte-parole des troupes rebelles. Environ 3.000 soldats loyalistes contrôlent depuis avril ce port situé à 800 km à l'est de Tripoli et à 240 km au sud-ouest de Benghazi, la "capitale" de la rébellion.