Manifestement affaibli, Mouammar Kadhafi n'en est pas moins déterminé à rester sur sa ligne. Dans un long discours à la télévision nationale, le chef d'Etat libyen a complètement exclu une éventuelle démission : "si j’étais un simple président j’aurais jeté ma démission à vos faces, mais je vais combattre jusqu’au dernier souffle", a-t-il déclaré, fidèle à sa rhétorique emphatique."Je ne quitterai pas ce pays, je mourrai en martyr", a-t-il poursuivi.
En tunique couleur terre, devant un immeuble en ruines, une de ses propriétés, bombardée en 1986 par l'aviation américaine, Mouammar Kadhafi a eu des mots très durs à l'encontre des manifestants, des "souris" qui "font du mal à la Libye". Les jeunes manifestants "ont été drogués" par "des manipulateurs étrangers", qui les "envoient à la mort" et incitent les Libyens à "s'entretuer", a fustigé le chef d'Etat. Il a d'ailleurs usé la théorie du complot jusqu'à la corde, se présentant en héros de la révolution, vainqueur des Etats-Unis.
Quelques images de ce discours :
"Attrapez-les, jugez-les, emprisonnez-les"
"Mouammar Kadhafi fait partie de l’histoire de la résistance, de la gloire, de la résistance, ce n'est pas un citoyen ordinaire qu’on va abattre par une simple manifestation", a-t-il souligné, s'exprimant à la troisième personne. Dans la même symbolique, un gros plan sur une main dorée broyant un avion américain a entrecoupé le discours.
Enfin, Mouammar Kadhafi a exhorté les Libyens à "sortir dans les rues" pour s'en prendre aux manifestants, traités de "terroristes". "Attrapez-les, jugez-les, emprisonnez-les, assurez la sécurité", a-t-il crié. Et d'ajouter, ouvrant la voie à une répression encore plus sanglante : "s'il faut utiliser la force nous l’utiliserons".
Le leader libyen a même menacé les manifestants de la peine de mort, exhortant l'armée et la police à reprendre la situation en main. "Rendez vos armes immédiatement, sinon il y aura des boucheries, a-t-il lancé. Il a agité à l'encontre des "rebelles" le chiffon rouge d'une riposte "similaire à Tiananmen (en Chine) et Fallouja (en Irak)". Mouammar Kadhafi a encore émis l'intention de "purger la Libye maison par maison" pour mater la révolte.