Sa chute avait précipité l'intervention française au Mali. La ville de Konna, aux mains des islamistes, est considérée comme le verrou stratégique du pays, à la limite du Nord du pays et située à plus de 700 km de Bamako, la capitale. Alors qu'on la pensait reprise par les forces maliennes, Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense a reconnu mardi que ce n'était pas encore le cas.
>> Europe 1 a joint des habitants, dont l'un qui raconte le quotidien au 6e jour de l'opération "Serval".
Ils décrivent une ville déserte qui n'est ni aux mains des soldats maliens –bloqués à une vingtaine de kilomètres de là- ni aux mains des djihdistes qui eux se terrent dans les grottes et les villages aux alentours. Konna est une ville qui vit au rythme des bombardements de l'aviation française censée maintenir la menace islamiste à distance.
Ce Malien a dû monter sur son toit pour capter du réseau téléphonique car la plupart des antennes relais ont été détruites. "Au moment où je vous parle, il y a un bombardement. J'ai vu le feu, les flammes, là haut ! Tout de suite. Vous entendez ? Ça c'est un bombardement", affirme-t-il.
"Ça nous rassure beaucoup. Parce que là, on se sent un peu protégés. Mais si les soldats venaient à terre pour nous protéger, ce serait mieux. Là, c'est une ville fantôme", assure cet habitant de Konna au micro d'Europe 1.
"Ils ont la trouille, la peur au ventre"
Les rues sont vides. Les habitants restent cloîtrés chez eux. Ils craignent que les islamistes reviennent. Ils ne sont qu'à "quelques kilomètres de là", selon cet habitant. Pour preuve, ils font régulièrement des incursions dans la ville.
"Les islamistes ne sont pas nombreux. J'ai vu deux pick-up. Souvent, ils viennent prendre de l'eau et chercher à manger. Après, ils repartent se cacher dans leurs grottes. Tout ce qu'ils font, ils le font précipitamment. Ils ont la trouille, la peur au ventre", témoigne ce Malien. "Quand ils entendent des avions gronder dans le ciel, lors des bombardements, ils s'éloignent de la ville", ajoute-t-il.
Tous les habitants considèrent qu'il "faut absolument maintenir les islamistes à distance". Dans un premier temps, au début des combats, les habitants de Konna parlaient de "libération". Aujourd'hui, ils sont dans l'incertitude et surtout ils ont peur que cette situation tourne à l'avantage des djihadistes.