Pour l’heure, aucune revendication n’a été faite. Le gouvernement marocain ne sait toujours pas qui est à l’origine de l’attentat qui a fait au moins 16 morts jeudi, dans un café situé en plein cœur de Marrakech, place Jamâa El-Fna.
"Cette question (du kamikaze) n’est toujours pas tranchée. Les investigations sont toujours en cours", a expliqué vendredi matin sur Europe 1 Khalid Naciri, ministre de la communication et porte-parole du gouvernement marocain.
"Pas de certitudes"
Qui peut se cacher derrière cet acte que Nicolas Sarkozy a qualifié de "barbare et cruel" ? "On pense raisonnablement à Al-Qaïda, parce que ce sont eux qui sont dans ce genre d’opération de terrorisme particulièrement meurtrier", a estimé le porte-parole marocain.
Et de se montrer plus prudent : "l’enquête ne nous a pas encore permis, à l’heure qu’il est, d’affirmer catégoriquement qu’il s’agit bien d’Al-Qaïda. C’est une hypothèse sur laquelle nous travaillons, mais tant que nous n’avons pas de certitudes, nous ne nous permettrons pas de nous engager dans des accusations éventuellement à l’emporte-pièce".
"Frapper les imaginations"
Selon l'historien et spécialiste du Maghreb, Benjamin Stora, le lieu du drame, la place Jamâa El-Fna, n'a pas été choisi au hasard : "il est clair que cet attentat dans ce lieu, et dans un café particulièrement, vise à effrayer. Particulièrement dans un café qui est très célèbre, qui est très connu sur cette place", a-t-il expliqué au micro d'Europe 1. "C'est un attentat qui vise à frapper les imaginations au cœur même du Maroc touristique", estime l'historien.
Les réformes se poursuivent
Le ministre marocain a également précisé que le processus de réformes politiques dans lequel le Maroc "est engagé ne sera pas remis en cause, en dépit de ces tentatives de déstabilisation ( …) La décision est ferme".
Dans un discours tenu le 9 mars, le roi Mohammed VI avait annoncé d'importantes réformes constitutionnelles visant notamment à renforcer l'indépendance de la justice et la séparation des pouvoirs. Une déclaration qui faisait suite à des manifestations pacifiques de jeunes revendiquant des changements politiques profonds.