Plusieurs centaines de jeunes Mauritaniens ont manifesté samedi à Nouakchott pour exiger des sanctions contre une organisation non-gouvernementale anti-esclavagiste, accusée d'avoir fait brûler des ouvrages religieux musulmans.
Les jeunes, essentiellement des étudiants en religion, sont sortis de la mosquée centrale de Nouakchott pour se diriger vers la présidence, où ils ont réclamé l'application rigoureuse de la loi sur le blasphème à l'encontre de l'ONG Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA-Mauritanie), dirigée par Biram Ould Abeid, un descendant d'esclaves.
Vendredi soir, ce militant anti-esclavagiste avait ordonné l'incinération de plusieurs ouvrages de référence des sciences islamiques, accusant leurs auteurs d'avoir légalisé et justifié la pratique de l'esclavage en Mauritanie au nom de l'islam.
L'IRA a dénoncé ces derniers mois plusieurs cas d'esclavage en Mauritanie où cette pratique est officiellement interdite depuis 1981. Depuis 2007, l'esclavage y est reconnu comme un crime et ses auteurs sont passibles de dix ans de prison.