L’heure était à l’apaisement depuis la venue de Claude Guéant en Italie. Mais dimanche, les tensions ont repris entre la France et l’Italie sur la question des migrants tunisiens.
Le trafic ferroviaire entre Vintimille et Menton a été rétabli dimanche en fin d'après-midi, après plusieurs heures d'interruption sur ordre du préfet des Alpes-Maritimes en raison d'une manifestation de soutien à des migrants tunisiens, a indiqué le ministère de l'Intérieur.
Des manifestants français et italiens étaient venus soutenir les migrants tunisiens à bord d'un train qu'ils sont surnommé "train de la solidarité". "On revendique le respect des textes européens et de la libre circulation et la dignité pour tous ces gens qui n'en peuvent plus. Ils n'en peuvent plus !", insiste Teresa Maffeis, du collectif Citoyen de Nice, au micro d'Europe 1.
"Violation des principes européens"
Mais l’Italie n’a pas vraiment apprécié la mesure française de bloquer les trains au départ de Vintimille. Le ministre italien des Affaires étrangères Franco Frattini a émis une "ferme protestation", selon un communiqué officiel. A tel point que Rome a donné "instruction à l'ambassadeur italien à Paris d'exprimer la ferme protestation du gouvernement italien", selon le communiqué.
L'Italie réclame des "éclaircissements pour les mesures décidées qui apparaissent illégitimes et en claire violation des principes européens", a ajouté le ministre. Le ministère a précisé que le consulat italien à Nice "va activer des contacts immédiats avec les autorités locales pour obtenir des explications à ce sujet".
Des permis de séjour accordés aux migrants
Samedi, une vingtaine de migrants, arrivés depuis le début de l'année sur les côtes italiennes et munis d'un permis de séjour temporaire délivré par les autorités de la péninsule avaient passé avec succès les contrôles dans les gares ferroviaires françaises de la Côte d'Azur, selon les médias italiens.
Début avril, le gouvernement italien avait décidé d'accorder ces permis aux migrants, pour leur permettre de rejoindre "leurs parents ou amis" en France et ailleurs en Europe. Objectif : faire face à l’afflux massif de migrants tunisiens depuis janvier sur la petite île italienne de Lampedusa.
Une initiative mal accueillie par la France, qui avait alors prévenu qu'elle ne laisserait passer que les immigrés disposant non seulement de ce permis de séjour mais aussi d'un passeport et de ressources suffisantes.