Denis Sassou-Nguesso, le président de la République du Congo, était l'invité de Jean-Pierre Elkabbach, mardi sur Europe 1. Il est le premier chef d'Etat africain à s'exprimer après la mort de centaines de migrants dans plusieurs naufrages en Méditerranée. "Une tragédie", a-t-il d'emblée affirmé, en remarquant que "près de mille Africains" se sont retrouvés "au fond de la Méditerranée en deux jours".
"Le silence n'est plus possible", a poursuivi Denis Sassou-Nguesso. "Il s'agit là d'un dossier important qui intéresse l'Afrique au premier chef". Pour le président congolais, "si le problème du développement en Afrique avait été correctement posé, on pense bien que des milliers d'Africains seraient restés en Afrique pour développer l'Afrique, vivre en Afrique, et ne se risqueraient pas en Méditerranée pour se retrouver par milliers au fond de la mer".
"L'Etat libyen doit exister". Pour Denis Sassou-Nguesso, le nœud du problème est la Libye, pays en proie au chaos devenu le terrain de jeu des passeurs. "Il faut que la question de la Libye soit traitée", a-t-il insisté, ajoutant que "l'Afrique doit prendre sa part de responsabilité". "Tant que ce problème n'est pas réglé, je ne vois pas comment les criminels ne pourraient pas continuer d'utiliser le territoire libyen", a expliqué le président congolais, pour qui "l'Etat libyen doit exister". "Les trafiquants sont installés en Libye. C'est sur le territoire libyen qu'ils devront être traqués", a-t-il insisté.
>> LIRE AUSSI - Migrants : l’Union européenne présente des mesures d’urgence
>> LIRE AUSSI - Méditerranée : que deviennent les migrants sauvés ?