L'info. Si l'annonce du report de la livraison du premier navire Mistral a beaucoup fait parler en France, de l'autre côté de l'Oural, les réactions ont été plus sporadiques. Pas de grands remous, pas d'emportements, juste une sortie, plutôt prudente, du vice-ministre de la Défense Youri Borisov : "Nous allons attendre avec patience, et nous n'envisageons pas d'action en justice pour le moment".
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Poutine silencieux. Et pour cause, la suspension de la livraison, ce n'est pas l'annulation du contrat. Youri Borisvo poursuit : "Ce n'est que dans ce cas de figure qu'il y aura procès, et la Russie n'hésitera pas à réclamer une amende conformément au contrat." Au Kremlin, Poutine est resté silencieux. Il faut dire que, selon une source de l'état-major, la date butoir de la livraison du premier navire n'arrivera pas à échéance avant janvier 2015.
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La France a plus à perdre dans l'affaire. Stratégiquement, la Russie sait que la France a de toute façon plus à perdre qu'elle dans cette affaire. L'annulation du contrat fera plus de mal à l'économie française qu'à l'armée russe. La non-livraison aurait bien sûr un impact financier très lourd, mais surtout un impact en terme d'image. La France sera-t-elle encore perçue comme un partenaire de confiance si elle ne s'acquitte pas de ses engagements? Toujours est-il qu'une des clauses du contrat prévoyait une possibilité de retard de trois mois dans la livraison. Passée cette date, si la France ne s'exécute pas, la Russie pourrait engager des poursuites.