Toujours accroché à son siège de président de l’Egypte, malgré un mouvement de contestation populaire qui dure depuis près de trois semaines, Hosni Moubarak n’en est pas moins à la recherche d’une porte de sortie honorable. L’Allemagne pourrait être celle-là. Selon la presse d’outre-Rhin, le raïs égyptien envisagerait de se rendre dans une clinique près de Baden-Baden, dans l’ouest du pays et, sous prétexte d’un bilan médical prolongé, être exfiltré.
Steffen Seibert, le porte-parole du gouvernement allemand, avait déclaré dès lundi qu’il n’y avait eu "ni demande officielle, ni demande officieuse concernant un tel séjour". Mais selon Der Spiegel, la possibilité est bel est bien envisagée. "Des discussions préparatoires avec les hôpitaux adéquats sont en cours, en particulier avec la clinique Max-Grundig à Bühl dans le Bade-Wurtemberg (sud-ouest de l'Allemagne)", affirme l’édition en ligne de l’hebdomadaire. En fait d’hôpital, l’endroit ressemble plus à un hôtel de luxe, avec des suites pouvant aller jusqu’à 200 mètres carrés et un restaurant gastronomique.
Les Verts s’y opposent
Cette issue offrirait le double avantage de contenter le peuple égyptien, ainsi débarrassé de son despote, et d’offrir une sortie digne à Hosni Moubarak, 82 ans, au pouvoir depuis 30 ans. La majorité de la classe politique, du CDU, au pouvoir, à l’opposition social-démocrate, s’est prononcée en faveur de cette solution. Seuls les Verts s’y opposent. "L’Allemagne ne doit pas devenir un sanctuaire de luxe pour despotes renversés", a lancé Cem Özdemir, vice-président des Grünen.
En Allemagne, Hosni Moubarak ne serait pas en terrain inconnu. Le raïs égyptien avait en effet subi en mars 2010 une ablation de la vésicule biliaire et s'était fait retirer un polype du duodénum à la clinique d'Heidelberg, toujours dans le Sud-ouest du pays. Il avait également été hospitalisé outre-Rhin en 2004 pour une hernie discale.