C’est plutôt une mauvaise nouvelle. Les cinq Français, le Malgache et le Togolais qui ont été enlevés dans le nord du Niger ont vraisemblablement été emmenés vendredi dans le désert malien par leurs ravisseurs. Selon différentes sources sécuritaires nigériennes et algériennes, le groupe armé a "traversé la frontière" entre le Niger et le Mali et se trouve actuellement dans le désert malien.
L’Aqmi règne dans le désert malien
Le choix du groupe armé est "sans grande surprise", pour Didier François, journaliste à Europe 1. Car il s’agit dune "immense région désertique du nord du Mali : un espace pratiquement abandonné par les forces de sécurité aux tribus rebelles et aux trafiquants en tous genres", explique-t-il. Ce désert est aussi et "surtout l’un des fiefs d’Al-Qaïda au Magheb islamiste" (Aqmi), précise Didier François.
L’Aqmi dispose de plusieurs campements dans cette région et notamment des camps entraînement et des bases arrière. "Ils ont des contacts très suivis avec la plupart groupes armés politiques ou criminelles", assure le grand reporter d’Europe 1. La grande inquiétude pour les otages français et africains, c’est qu’ils risquent de tomber entre les mains de terroristes islamistes qui peuvent avoir des comptes à régler avec la France.
"On s’imagine qu’il s’agit, sinon exactement des mêmes groupes [que pour Michel Germaneau], de la mouvance Aqmi, Al-Qaïda au Maghreb islamique", avait indiqué vendredi sur Europe 1 le ministre des Affaires étrangères.
Une vengeance de l’Aqmi ?
C’est l’Aqmi qui avait exécuté l’humanitaire français, Michel Germaneau, en juillet dernier. A l’époque, le groupe terroriste avait annoncé l’avoir tué "pour venger nos six frères tués dans la lâche opération de la France [...] Sarkozy a échoué à libérer son compatriote par cette opération mais il a, sans aucun doute, ouvert pour lui, pour son peuple et pour son pays l’une des portes de l’enfer".