Otages en Syrie : retour en France dimanche matin

Les quatre otages français devraient être de retour en France dimanche dans la matinée.
Les quatre otages français devraient être de retour en France dimanche dans la matinée. © Twitter/@FatmaKizilboga
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L'ESSENTIEL - Les quatre journalistes français otages en Syrie, dont deux reporters d'Europe 1, ont été libérés. Ils atterrirons en France dimanche matin, entre 8 et 9h.

ENFIN LIBRES.  Didier François et Édouard Elias, journaliste et photographe d'Europe 1, enlevés et retenus en otages en Syrie depuis juin 2013, ont été libérés dans la nuit de vendredi à samedi dans le même temps que leurs confrères et compatriotes Nicolas Hénin et Pierre Torres.

Les quatre reporters ont pris l'appareil spécialement affrété pour eux depuis la ville de Gaziantep (sud-est de la Turquie) aux alentours de 23h heure locale (20h00 GMT), ont précisé les agences de presse IHA et Cihan.

L'avion militaire devrait très vraisemblablement se poser sur la base militaire d'Evreux dans l'Eure, à une centaine de kilomètres à l'ouest de Paris, selon certaines sources. Les quatre hommes doivent ensuite gagner par hélicoptère la base de Villacoublay, au sud de Paris, où ils sont attendus à priori entre 8h30 et 9h.Selon une source, les ex-otages vont "être examinés" médicalement sur la base militaire où leur avion se sera posé avant de prendre un hélicoptère pour rejoindre Villacoublay, situé non loin.

didier françois edouard elias

© Photo Didier François : Julien Cauvin /Europe 1. Photo Edouard Elias : Chris Huby/Haytham Pictures

L'ESSENTIEL

- Les journalistes ont été trouvés par des soldats turcs à la frontière avec la Syrie.

- Ils sont "libres" et "en bonne santé".

- Ils devraient être de retour en France dimanche matin, entre 8h et 9h.

LEURS PREMIERS MOTS. Une chaîne de télévision turque a diffusé les premières images des quatre journalistes libres samedi matin. Didier François, Édouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torres apparaissent la barbe longue, en bonne forme et manifestement soulagés.

"Merci beaucoup, je suis très heureux d’être libre", assure, dans un grand sourire ému, Didier François, face caméra. "C'est vraiment bon de voir le ciel, de pouvoir marcher et parler librement", ajoute-t-il en anglais. "Nous arrivons tout juste de Syrie", poursuit le journaliste d'Europe 1 avant de confier espérer rejoindre la France rapidement.

L’ÉMOTION DE LEURS PROCHES. "Je suis tellement heureuse de savoir que Didier va rentrer ce soir et qu'il est enfin libre", a confié la compagne de Didier François au micro d'Europe 1 samedi. "J’ai parlé à Didier, il va très bien", a-t-elle poursuivi. "C’est comme si on ne s’était pas quittés. Donc c’est Didier François tel que je le connais que j’ai retrouvé au téléphone".

La mère de Didier François : "une joie immense"par Europe1fr

La mère de Didier François a également réagi sur Europe 1. Elle a fait part de sa "joie immense". "J'ai beaucoup de mal à réaliser. C'est tellement fort", a-t-elle confié, ajoutant que "ce que je veux, c'est remercier toutes les personnes qui ont tout fait pour qu'il rentre. Et je suis très pressée de le voir".

>> Retrouvez les réactions des proches de ex-otages

Les grands-parents d'Edouard Elias "complètement sonnés". Jean-Marie et Josette Dunaud, qui ont appris samedi matin la libération de leur petit fils par le quai d'Orsay, ont fait part de leur grande émotion et se sont dit "complètement sonnés" par la nouvelle. "On ne sait pas quoi dire, on est très heureux bien sûr, mais on est complètement sonnés", a indiqué par téléphone Josette Dunaud, dont la voix était empreinte d'émotion. "Il était temps, nous commencions à être très inquiets depuis le temps qu'il était interné", a poursuivi cette femme qui a élevé avec son mari Edouard Elias, orphelin de ses deux parents.

LE SOULAGEMENT A EUROPE 1. Denis Olivennes, le président directeur général d'Europe 1, a également fait part de son "immense émotion", samedi matin, sur Europe 1. "On s'est embrassé, on a pleuré", a-t-il confié. "On a vécu 10 mois d'angoisse, mais pendant ces 10 mois on n'a pas été seuls", a-t-il rappelé.

Denis Olivennes : "On s'est embrassé, on a pleuré"par Europe1fr

Denis Olivennes a aussi tenu à remercier en plus des services de l'Etat, tous ceux qui ont été engagés auprès des équipes d'Europe 1, "tous les collaborateurs de la maison et en dehors de la maison, le comité de soutien et les centaines d'anonymes".

"Immense soulagement" également pour Fabien Namias, directeur général d'Europe 1. "J'ai l'impression qu'on peut enfin respirer à pleins poumons", a-t-il confié. Fabien Namias a également salué la "très grande solidarité" qui s'est mise en place dès l'annonce de la capture de Didier François et Edouard Elias le 6 juin 2012. 

 Fabien Namias : "On peut respirer à pleins...par Europe1fr

Arnaud Lagardère a, également, tenu à remercier les autorités françaises et tous les collaborateurs du groupe Lagardère, pour leur mobilisation et leur soutien. "Les premiers mots de Didier étaient qu'il était heureux de voir le ciel. Le ciel il est bleu, il est bleu pour notre ami. Il est bleu pour nous tous", a-t-il confié sur Europe 1, samedi midi.

LES CIRCONSTANCES DE LEUR LIBÉRATION. Les quatre journalistes ont été retrouvés par des soldats turcs à la frontière avec la Syrie. Ils étaient ligotés et avaient les yeux bandés, selon l'agence de presse turque Dogan. Les quatre hommes ont été abandonnés par des hommes inconnus dans la nuit de vendredi à samedi dans cette zone frontalière sans vie, près de la petite ville turque d'Akçakale, dans le sud-est du pays.

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Edouard Elias, Didier François, Nicolas Hénin et Pierre Torres ont été découverts par une patrouille qui, dans un premier temps, a cru avoir affaire à des contrebandiers. Une fois qu'ils ont remarqué que ces hommes parlaient français, les soldats les ont conduits à un poste de police d'Akçakale. Ils se sont vus offrir des chocolats et du thé avant de voir une équipe médicale.

Par ailleurs, le ministre turc des Affaires étrangères a appelé Didier François pour lui proposer, à lui et aux trois autres journalistes, de passer des vacances à Antalya.

Cette libération n'était pas complètement inattendue : leurs proches avaient reçu ces derniers temps des nouvelles des otages et savaient que des négociations avançaient. "On  nous avait dit depuis quelques jours qu'il y avait une fenêtre de tir, mais on avait appris à être prudents", a précisé Fabien Namias, directeur général d'Europe 1. "Depuis quelques temps on avait des nouvelles régulières toutes les trois semaines sur le fait qu'ils étaient détenus ensemble, pas isolés, qu'ils n'avaient pas subi de trop mauvais traitements. Et ils sont en bonne santé, c'est fondamental".

Le père du photographe Pierre Torres a pour sa part indiqué qu'il "savait que les services français travaillaient activement". "On a eu des messages à plusieurs reprises", a-t-il expliqué en estimant que le seul indice était la libération des journalistes espagnols, signe d'un mouvement.

Une libération annoncée par un communiqué de l’Élysée. Les quatre journalistes français otages en Syrie sont "libres" et "en bonne santé", a annoncé le président François Hollande, en exprimant son "immense soulagement". Dans une déclaration, le chef de l’État dit avoir "appris avec un immense soulagement ce matin la libération des quatre journalistes français" retenus en otages en Syrie depuis juin 2013, précisant que les quatre hommes sont "en bonne santé en dépit des conditions très éprouvantes de leur captivité".

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