C’est fait. Après cinq mois de crise née de la contestation de la présidentielle du 28 novembre par le chef d'Etat sortant, Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara a été officiellement proclamé président de la République de Côte d'Ivoire par le Conseil constitutionnel jeudi. Le président Ouattara prêtera serment vendredi à 16h GMT, au palais présidentiel d'Abidjan. Son investiture est prévue le 21 mai dans la capitale politique Yamoussoukro.
Une crise de 5 mois
C'est Paul Yao N'Dré, le président du Conseil constitutionnel qui l’a déclaré chef d’Etat. Un proche de l’ancien président ivoirien. Ironie de l'Histoire, c’est ce même homme qui, le 3 décembre 2010, avait proclamé Laurent Gbagbo réélu président avec 51,45% des suffrages au scrutin de novembre. Le Conseil a ainsi invalidé les résultats de la commission électorale indépendante, pourtant certifiés par l'ONU, qui donnait Alassane Ouattara vainqueur avec 54,1% des vote. Un geste historique ouvrant la plus grave crise de l'histoire du pays.
La victoire d’Alassane Ouattara avait été reconnue par l'ensemble de la communauté internationale - les Etats-Unis, la France et l'Union africaine notamment -, qui avait réclamé le départ de Laurent Gbagbo. Ce qu’il refusait. Ce dernier a finalement été arrêté le 11 avril, après quatre mois de crise et 15 jours de guerre, qui ont fait près de 3.000 morts, selon les autorités, et environ un million de déplacés.
Gbagbo entendu pour la première fois devant la justice
Quant à Laurent Gbagbo, près d'un mois après son arrestation et la chute de son régime, il doit être entendu pour la première fois vendredi par la justice ivoirienne, dans le cadre d'une enquête préliminaire portant notamment sur des accusations de crimes et exactions. Son audition se déroulera à Korhogo, où il est assigné à résidence depuis le 13 avril, deux jours après son arrestation dans sa résidence présidentielle à Abidjan, avec sa femme Simone et une centaine de proches.