La Côté d’Ivoire a tourné samedi une page douloureuse de six mois d’une crise meurtrière. Alassane Ouattara a en effet été officiellement investi président devant une vingtaine de chefs d'Etat africains, principalement de l'Ouest, Nicolas Sarkozy et le chef de l'ONU Ban Ki-moon. Il a ensuite prononcé son premier discours de chef d’Etat, lançant un appel à l’union nationale.
"Le temps est venu de renouer avec les valeurs profondes de notre belle Côte d'Ivoire et de rassembler les Ivoiriens", a lancé Alassane Ouattara en direction de son peuple. "Célébrons la paix sans laquelle aucun développement n'est possible", a-t-il poursuivi, lançant un appel "solennel à la réconciliation" pour qu'émerge "un Ivoirien nouveau".
"Merci" à Sarkozy
Le président ivoirien n’a pas oublié de remercier son homologue français, qui avait fait le déplacement à Yamoussoukro, la capitale ivoirienne. Il a salué "tout particulièrement" la France, ex-puissance coloniale, "avec laquelle la Côte d'Ivoire a des liens historiques et une vision commune de l'avenir", malgré des tensions parfois très fortes sous la décennie Gbagbo. "M. le président Sarkozy, le peuple ivoirien vous dit un grand merci", a-t-il déclaré sous des applaudissements nourris, avant de rendre hommage aussi à "l'engagement de l'ONU".
Alassane Ouattara, 69 ans, a été investi près de six mois après l'élection présidentielle du 28 novembre. Battu, Laurent Gbagbo avait refusé de quitter le pouvoir, plongeant le pays dans une grave crise, des violences ayant fait près de 3.000 morts selon le nouveau pouvoir. L’ancien président a été arrêté le 11 avril à l'issue de 15 jours de guerre, surtout dans la capitale économique Abidjan, entre ses troupes et celles de son rival ivoirien, appuyées de façon décisive par la force française Licorne et celle de l'ONU.