Un constat. Après des mois de polémique, l'Elysée a pour la première fois émis des réserves sur la vente de navires Mistral à la Russie. Devant "la situation en Ukraine" qualifiée de "grave", le "président de la République a constaté que, malgré la perspective d'un cessez-le-feu qui reste à confirmer et à être mis en oeuvre, les conditions pour que la France autorise la livraison du premier BPC (Bâtiment de projection et de commandement ne sont pas à ce jour réunies", a déclaré la présidence dans un communiqué à l'issue d'un conseil restreint de Défense.
Le contrat est "suspendu jusqu'au mois de novembre", a martelé une source diplomatique française. "Quelles sont les conditions ? Un cessez-le-feu et un règlement politique. Aujourd'hui, ces conditions ne sont pas réunies. Comment pourrais-je autoriser la livraison d'un bateau qui peut demain être un bateau de guerre alors même qu'il y a la crise en Ukraine ?", a précisé le président de la République après avoir rencontré son homologue ukrainien Petro Porochenko.
La veille d'un sommet de l'Otan. "Les actions menées récemment par la Russie dans l'est de l'Ukraine contreviennent aux fondements de la sécurité en Europe", fait valoir l'Elysée à la veille d'un sommet de l'Otan au Pays de Galles. Les Etats-Unis avaient une nouvelle fois dénoncé mercredi la vente par la France de navires de guerre à la Russie, au moment où les Européens s'apprêtent à renforcer leurs sanctions contre Moscou, accusée de participer directement aux combats dans l'est de l'Ukraine.
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Un flot de critiques. La livraison du Mistral a été vivement critiquée aussi en Europe, par la Grande-Bretagne et la Lituanie notamment. Le contrat avec la Russie, portant sur deux porte-hélicoptères, a été signé en 2011 pour 1,2 milliard d'euros. Le premier navire devait être livré en octobre, une échéance que beaucoup jugent aujourd'hui intenable compte tenu de l'aggravation de la crise ukrainienne.
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