Les victimes des scandales de pédophilie dont la révélation a secoué la Belgique depuis un an vont enfin obtenir réparation. Et cette réparation, financière, viendra de l’Eglise catholique belge. Certains de ses membres sont en effet accusés dans ces affaires.
"Conscients de leur responsabilité morale et de l'attente de la société à leur égard, les évêques et les supérieurs religieux s'engagent à assurer une reconnaissance des victimes et adopter des mesures réparatrices de leur souffrance", indiquent-ils dans un communiqué diffusé lundi. Ils ajoutent être "déterminés à rétablir les victimes dans leur dignité et à leur procurer des indemnités financières selon leurs besoins".
Les membres de l'Eglise "auraient dû être exemplaires"
Enfin, les évêques et les supérieurs religieux reconnaissent que les faits "sont d’autant plus pénibles" qu’ils proviennent de "membres de l'Eglise revêtus d'une autorité morale, qui auraient dû être exemplaires, par respect pour la confiance déposée en eux".
Ce communiqué sans précédent arrive en réponse aux travaux d’une commission parlementaire, créée fin 2010 après la révélation de centaines de cas d'abus sexuels commis par des prêtres en Belgique. Fin mars, cette commission avait recommandé à l’Eglise mettre en place une "commission d'arbitrage" pouvant déboucher sur l'indemnisation des victimes.
Le pouvoir religieux vient ainsi se substituer à la justice, puisque ces indemnisations concernent "les faits prescrits dont les cours et tribunaux ne peuvent plus connaître", précise le communiqué. Mais par ailleurs, quatre-vingts victimes présumées s’apprêtent encore à porter plainte contre l’Eglise catholique belge et contre le Vatican.