Les preneurs d’otages de l’Etat islamique ont finalement mis leurs menaces à exécution. Dans une vidéo mise en ligne dimanche, le groupe terroriste revendique la décapitation de Peter Kassig, l'otage américain enlevé à l'automne 2013, en Syrie. Une nouvelle exécution qui porte à cinq le nombre d'otages tués par l'Etat islamique. Mais cette fois, la mise en scène diffère. Dans une vidéo d'une violence rare, les membres de l'Etat islamique assassinent 18 hommes, présentés comme des soldats de Bachar Al-Assad. Parmi eux, Peter Kassig, dont la tête est posée aux pieds du bourreau britannique, soupçonné des autres assassinats d'otages.
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Les parents de Kassig appellent à la retenue. Les parents du jeune otage, qui avaient imploré l'Etat islamique de ne pas s'en prendre à leur fils, ont réagit à l'annonce de sa mort. Ils demandent notamment de ne pas diffuser d'images de leur fils au moment de sa décapitation. "Nous préférons que l'on retienne de notre fils chéri son important travail (pour les réfugiés, ndlr) et l'amour qu'il portait à sa famille et ses proches", peut-on lire sur la page Facebook en soutien à Peter Kassig.
>> Europe 1 revient donc sur le parcours de cet américain engagé très jeune auprès des réfugiés de Syrie et du Liban.
Un ancien ranger engagé en Irak. Âgé de 26 ans, Peter Kassig est un ancien ranger de l'armée américaine. Alors qu’il n’était âgé que de 19 ans, il s’est engagé auprès de l’armée américaine, pour combattre en Irak, entre avril et juillet 2006. En raison d’une blessure, qui l’a tenue à l’écart des combats, Peter Kassig regagne les Etats-Unis.
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Reconverti dans l’aide humanitaire. Là, le jeune Kassig décide de débuter des études en sciences politiques. Jusqu’à ce que sa vocation le rattrape et que le jeune homme se lance dans une formation de technicien médical d’urgence. "J'ai étudié avec les jeunes qui étaient comme moi, ils avaient mon âge, mais n'étaient pas comme moi. J'avais besoin d'un défi, sentir que ce que je faisais avait un but", confie-t-il à CNN.
"Je ne suis qu'un romantique désespéré". En 2012, il décide donc de mettre ses connaissances en urgence médicale au profit des réfugiés syriens et palestiniens. Il travaille comme volontaire dans des hôpitaux de Tripoli et de Beyrouth, au Liban. Là-bas, il créé sa propre association humanitaire, baptisée SERA (Special Emergency Response and Assistance). "Je n'avais pas le choix. J'imagine que je ne suis qu'un romantique désespéré, un idéaliste qui ne croit qu'en les causes désespérées", avait-il expliqué lors d'une interview.
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En octobre, il est capturé près de Deir Ezzour, dans l'Est de la Syrie. Selon un porte-parole de la famille, il s'est converti à l'islam durant sa captivité et a pris le nom d'Abdoul Rahman.