C'est un nouveau pas dans la lutte contre le sida. La FDA, l'agence américaine du médicament, a donné lundi son feu vert à la mise sur le marché aux Etats-Unis du Truvada, un antirétroviral qui constitue le tout premier traitement préventif contre le sida. Autorisé depuis 2004 comme traitement chez des patients contaminés, son efficacité préventive avait été mise en évidence lors d'un essai clinique mené de juillet 2007 à décembre 2009 dans six pays.
Chez les hommes homosexuels utilisant un préservatif, le Truvada avait permis de réduire de 44% le risque d'infection, par exemple en cas de rupture du préservatif. Une autre étude a démontré que ce médicament avait même réduit de 75% le risque d'infection chez les couples hétérosexuels dont l'un des deux partenaires était séropositif.
Utilisé avec le préservatif
Ce médicament, produit par le laboratoire américain Gilead Sciences, est destiné à "réduire le risque de transmission du virus du sida à des sujets sains à haut risque d'être contaminés". Pas question toutefois de laisser tomber le préservatif : le Truvada doit être utilisé "en combinaison avec des pratiques sexuelles sûres, comme l'usage de préservatifs et d'autres mesures de prévention, dépistage régulier et traitement d'autres maladies vénériennes".
Au moment de l'examen du médicament par la FDA, certaines voix d'experts s'étaient élevées pour s'inquiéter d'une baisse de vigilance chez les patients traités. Autre point noir, le coût très élevé du traitement, qui tourne autour de 10.000 euros par an.
En France le Truvada est actuellement testé dans le cadre de l'étude Ipergay, lancée en janvier 2012 et qui doit durer trois ou quatre ans. C'est au terme de cet essai, les autorités décideront, ou non, d'emboîter le pas aux Etats-Unis.