"Ce qui s’est passé en Finlande, c’est une histoire qui résume parfaitement ce qui se produit partout en Europe", a analysé, lundi sur Europe 1, Dominique Reynié, politologue et directeur général de la Fondapol. Pour lui, la percée électorale du parti d’extrême droite les Vrais Finlandais, lors des législatives de dimanche, s'inscrit dans une poussée généralisée des partis nationalistes en Europe.
Vague populiste en Europe
Avec leur slogan "les Finlandais d'abord", les Vrais Finlandais ont notamment tiré profit du débat sur l'immigration qui affecte l'Europe, de la Suède à la France en passant par l'Autriche. Il ressort de leur poussée, "une réaction forte, un début de recomposition ethno-culturelle de la population finlandaise pourtant peu touchée par l’immigration", décrypte Dominique Reynié rappelant qu’en Finlande, seulement 3,1% de la population est étrangère.
Ce succès des Vrais Finlandais illustre également une tendance au repli sur soi face à la crise économique. En somme, "les Finlandais ne veulent plus payer pour ce qu’ils appellent « les paresseux du sud », comme les Portugais les Grecs", dont les pays ont été soutenus par l’Union européenne lorsqu’ils étaient en difficulté avec leur dette, précise le politologue.
Repli sur soi des pays de l’Union
"Il y a de quoi s'inquiéter", assure le ministre suédois des Affaires étrangères Carl Bildt. Il sait de quoi il parle : dans son pays les Démocrates de Suède ont fait en septembre 2010 leur entrée au Parlement suédois, après avoir troqué les uniformes paramilitaires pour se ranger derrière un jeune leader charismatique, Jimmie Aakesson.
En France, la nouvelle présidente du Front national, Marine Le Pen, développe, elle aussi, le rejet de l'UE et une rhétorique identitaire, tout comme en Autriche le FPÖ, dont l'homme fort Heinz-Christian Strache chante en rap son rejet de l'emprise de Bruxelles ou des minarets, ou comme le Néerlandais Geert Wilders qui plaide pour l'interdiction du Coran.
"Ne plus taire les difficultés des Européens"
Face à ces mouvements populistes, l'Europe doit apporter de nouvelles réponses à la tentation du repli sur soi : "Il ne faut pas taire les difficultés que rencontrent les Européens", explique Dominique Reynié.
L’Union européenne doit aussi, selon lui, apporter des "réponses plus positives, porteuses d'espoir", comme une meilleure intégration économique et une "mutualisation des richesses".