Alexeï Navalny est la bête noire du Kremlin. Avocat de formation, il n'a eu de cesse de contester le président russe Valdimir Poutine. Une bataille qui lui vaut, selon lui, sa condamnation mardi à trois mois de prison avec sursis. La justice russe aura été moins clémente avec son frère Oleg, condamné à trois ans et demi de prison ferme pour la même affaire, un détournement de près de 400.000 euros au détriment d'une filiale russe de la société française Yves Rocher.
Cette décision n'aura pas réussi à faire taire ce grand blond aux yeux bleus, marié et père de deux enfants. A la sortie du tribunal, Alexeï Navalny a appelé ses partisans à protester contre le pouvoir du Kremlin, qui "ne mérite pas d'exister et doit être détruit". Retour sur la personnalité et les ambitions de l'ennemi numéro un du Kremlin.
Une figure de l'opposition aux ambitions présidentielles. En quelques années, Alexeï Navalny, 38 ans, s'est imposé comme la bête noire du Kremlin grâce à son blog et un site créé pour dénoncer la corruption. Sa popularité s'est accentuée en décembre 2011, lors des législatives qui ont déclenché une contestation sans précédent en Russie. Face à lui, une opposition moribonde, affaiblie par une décennie sous Vladimir Poutine.
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Sa consécration politique : le score réalisé à l'élection municipale de Moscou, à laquelle il est arrivé en deuxième position derrière le maire sortant Sergueï Sobianine. Avec ses 27,2% des voix, Alexeï Navalny, qui a affiché l'ambition de devenir un jour président, est devenu un incontournable de l'opposition russe.
Des accents nationalistes. Charismatique et volubile, Alexeï Navalny est aussi connu pour son verbe nationaliste. Ce qui lui a d'ailleurs valu d'être exclu, en 2007, du parti d'opposition libéral Iabloko. Ses positions ont toujours été ambivalentes : libéral, il participe aussi régulièrement à des rassemblements aux relents racistes, tel que la Marche russe.
L'immigration est l'un de ses thèmes de prédilection. Interrogé sur l'annexion de la Crimée par la Russie en mars, il avait déclaré que "le problème de l'immigration illégale en Russie était cent fois plus important que l'Ukraine". Avant d'ajouter qu'il ne rendrait pas la péninsule à l'Ukraine s'il en avait le pouvoir.
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Son terrain d'opposition : la corruption. Lundi, à la veille du jugement, il avait répété son credo : "un pouvoir qui change au terme d'élections honnêtes, une justice indépendante, la lutte contre la corruption". Car le mouvement de Vladimir Poutine, "Russie Unie", représente à ses yeux le "parti des voleurs et des escrocs". Un slogan trouvé en 2011, qui a depuis fait mouche.
C'est sur la corruption qu' Alexeï Navalny préfère appuyer ses critiques. Sur son site internet, il traque décortique notamment les comptes et appels d'offres de l'administration. Et publie aussi des fac-similés de documents prouvant que tel ou tel responsable officiel possède villa ou intérêts non déclarés à l'étranger. Un poil à gratter que la justice russe aura de la peine à museler.
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