Le texte n’est pas contraignant, mais sa portée est très symbolique. Les députés votent mardi la résolution PS sur la reconnaissance de l’Etat palestinien, qui "invite le gouvernement français à reconnaître" cet Etat "en vue d’obtenir un règlement définitif du conflit". Avant le vote, Europe1.fr revient sur les enjeux de ce texte qui s’inscrit dans un mouvement global en Europe.
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Que dit le texte ? Ce court projet de résolution "affirme l’urgente nécessité d’aboutir à un règlement définitif du conflit permettant l’établissement d’un Etat démocratique et souverain de Palestine en paix et en sécurité aux côtés d’Israël". Cet Etat serait délimité sur la base des frontières de 1967, "avec Jérusalem pour capitale de ces deux Etats", "fondé sur une reconnaissance mutuelle".
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Quelle pourrait être sa portée ? Ce texte est surtout hautement symbolique. Quelle que soit l’issue du vote mardi, les députés ne peuvent qu’"inviter" le chef de l’Etat à reconnaître la Palestine. La décision de reconnaître un Etat appartient en effet au président de la République. Et quand bien même la France prendrait cette décision, cela ne changerait pas grand-chose de concret pour les Palestiniens. Reste que l’initiative des députés français s’inscrit dans un mouvement européen pour la reconnaissance de la Palestine. En octobre, la Suède a décidé de reconnaître cet Etat. Et les députés britanniques et espagnols ont adopté des résolutions symboliques similaires, demandant à leurs gouvernements de faire de même.
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Invitée d’Europe 1 mardi, Elisabeth Guigou, députée PS de Seine-Saint-Denis et présidente de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée, a insisté sur ce mouvement européen. "Nous voulons participer de ce mouvement, qui commence à être un mouvement européen, qui est de dire ‘on ne peut plus rester dans l’immobilisme, c’est absolument mortifère’".
L'interview d'Elisabeth Guigou sur Europe 1 :
Qui va voter pour ? La quasi-totalité de la gauche devrait voter pour la résolution. A droite en revanche, l’initiative socialiste déplaît fortement. Pendant le débat, vendredi, certains députés UMP se sont montrés très virulents, accusant le PS d’avoir des visées "électoralistes", à destination de "l’électorat musulman". Une poignée d’élus UMP soutient malgré tout la résolution, comme Axel Poniatowski, l’ancien président de la commission des Affaires étrangères. Quant aux sénateurs, ils se prononceront sur un texte similaire le 11 décembre.