Retour de bâton pour Vladimir Poutine. Une semaine après les élections législatives qui ont porté son parti à la tête du parlement russe, des milliers d'opposants au régime ont manifesté dans tout le pays. Ces derniers ont notamment dénoncé la fraude instituée par le parti de Vladimir Poutine et réclament l'annulation du scrutin.
50.000 manifestants à Moscou
Cette mobilisation est sans précédent depuis l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine en 2000. A Moscou Au moins 50.000 personnes - jusqu'à 80.000 selon certaines estimations - se sont regroupés. La police de Moscou a évalué le nombre des manifestants à 25.000. L'opposition a avancé des chiffres allant de 50.000 à 80.000 personnes. L'évaluation de 50.000 manifestants semble plausible : la place Bolotnaïa, dans le centre de Moscou, où pouvaient se rassembler 30.000 personnes selon la police, était pleine et la foule débordait largement sur les ponts enjambant la Moskova, les quais et des esplanades adjacents. Il s'agit de la plus grande manifestation d'opposants organisée à Moscou depuis les années 1990.
D'habitude le nombre de personnes mobilisées ne dépasse pas 500. Certains manifestants étaient venus avec des fleurs blanches, le symbole de cette marche pacificique, qu'ils offrent aux policiers en cas de débordement. 50.000 policiers sont mobilisés pour contenir le mouvement, selon les informations de la correspondante pour Europe 1. Plus de 36.000 personnes avaient annoncé leur intention de se rendre au grand rassemblement dans la capitale, sur la page Facebook "Manifestation pour des élections honnêtes".
Ailleurs dans le pays, une cinquantaine de manifestations étaient prévues, notamment à Saint-Pétersbourg, dans l'Oural et en Sibérie. La police de Saint-Pétersbourg a évalué à 10.000 le nombre de manifestants rassemblés samedi. "La Russie sera libre", criaient des manifestants. Certains portaient des masques symbolisant le "vol de leur voix". D'autres encore criaient "Poutine - voleur !". La police a interpellé au moins cinq personnes.
1.600 personnes interpellées depuis le début
Vladimir Poutine a déjà annoncé que les débordements seront réprimés "par tous les moyens légitimes". Le parquet de Moscou a également invité la police à "prendre les mesures nécessaires pour garantir le maintien de l'ordre".
Depuis les élections, quelque 1.600 personnes ont été interpellées par la police à Moscou et Saint-Pétersbourg au cours de plusieurs rassemblements. Nombre d'entre-elles, dont plusieurs leaders d'opposition, ont été condamnées à des peines allant jusqu'à 15 jours de prison.
Les élections, entachées par une fraude massive, et la répression des manifestations qui ont suivi, ont suscité de vives critiques en provenance des Etats-Unis, de l'UE, de la France et de l'Allemagne notamment.