En 100 jours, 800.000 personnes ont été massacrées. Tutsis pour la plupart mais aussi Hutus modérés. Vingt ans après le génocide des Tutsis au Rwanda, le premier procès français d'un complice présumé de ces massacres s'ouvre mardi devant la Cour d'assises de Paris. Pascal Simbikangwa, ancien militaire de 54 ans, sera jugé pour complicité de génocide et complicité de crimes contre l'humanité.
Si cet homme comparaît devant la justice aujourd’hui, c’est grâce au travail mené depuis vingt ans par Alain Gauthier et sa femme Dafroza. Cette dernière est allée rendre visite à sa mère, à Kigali, la capitale rwandaise, seulement un mois avant le début du massacre. C’est la dernière qu’elle a vu sa famille vivante.
"Ils ont fermé toutes les frontières et ils ont tué". "C’est mon histoire, je suis Tutsi, je suis née au Rwanda", confie-t-elle au micro d’Europe 1. La jeune femme dit avoir tout essayé pour sauver ceux qu’elle aimait. "Mais ils ont fermé toutes les frontières et ils ont tué", raconte-t-elle.
Depuis, le couple mène un combat sans répit : traquer les auteurs du génocide dont certains ont trouvé refuge en France. Or, longtemps perçue comme une terre d'asile pour les bourreaux, la France a désormais la compétence de juger des Rwandais depuis 1996.
Une vie consacrée au Rwanda. Pour que la justice aille plus vite, le couple se rend régulièrement au Rwanda à la recherche de preuves qu’il transmet ensuite aux autorités françaises. Des preuves basées souvent sur des témoignages. "Certains dossiers nous ont demandé quatre ou cinq déplacements au Rwanda pour rencontrer des victimes", explique Alain Gauthier, qui précise que toutes les soirées, tous les week-ends du couple sont consacrés à cette cause.
Alain et Daroza ont largement contribué à la tenue du procès de Pascal Simbikangwa qui s’ouvre mardi. Un procès historique qu’ils espèrent être le premier d’une longue série.
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