L'info. Un écart infime sépare lundi 10 mars les deux candidats en lice au second tour de l'élection présidentielle au Salvador, Salvador Sanchez Ceren et Norman Quijano. Conséuquence, les deux hommes se sont proclamés vainqueurs. Après dépouillement dans la quasi-totalité des bureaux, la commission électorale donne Sanchez Ceren, vice-président sortant et ancien commandant de la guérilla marxiste du Front Farabundo Marti de libération nationale (FMLN), en tête avec 50,11% des voix.
Le Tribunal suprême ne s'est pas prononcé. Mais Norman Quijano, candidat de l'Alliance républicaine nationaliste (Arena, droite) et ancien maire de San Salvador, a accusé la commission électorale de corruption. "Nous sommes convaincus à 100% de notre victoire", a-t-il dit à ses partisans. Reste que le Tribunal suprême électoral, chargé de donner le nom du vainqueur, ne s’est pas encore prononcé, attendant la fin de la procédure de dépouillement et de comptabilisation desbulletins.
Au pouvoir depuis 2009. Norman Quijano a axé sa campagne d'entre-deux-tours sur les responsabilités de Salvador Sanchez Ceren lors de la guerre civile de 1980-1992, qui a fait 75 000 morts. Son parti, le FMLN s'est transformé en parti politique après la fin du conflit. Mais faute de présenter d'anciens guérilleros aux présidentielles, le parti n’avait pas pu l’emporter. C’est seulement en 2009, en présentant un journaliste, que le parti a accédé au pouvoir. Salvador Sanchez Ceren, accusé par la droite de suivre l'exemple du gouvernement socialiste du Venezuela, s'est engagé à poursuivre les politiques sociales en matière de gratuité des fournitures scolaires et de retraites. Vingt-neuf pour cent des 3 millions de Salvadoriens vivent en dessous du seuil de pauvreté, contre 40% avant l'arrivée au pouvoir du FMLN, selon les chiffres du gouvernement.