Nicolas Sarkozy et Silvio Berlusconi ont rejoué mardi la Dolce Vita. Exit les vieilles tensions liées à l’afflux de clandestins tunisiens de part et d’autre de la frontière. Paris et Rome ont demandé à Bruxelles, d’une seule et même voix, la remise en cause des accords de Schengen à long terme. Et sur le court terme, la possibilité de rétablir temporairement le contrôle aux frontières intérieures.
"Dans des circonstances exceptionnelles, nous croyons tous les deux qu'il doit y avoir des modifications au traité de Schengen sur lesquelles nous avons décidé de travailler ensemble", a déclaré Silvio Berlusconi, lors d'une conférence de presse à l'issue du 22ème sommet franco-italien.
"Schengen doit être réformé"
"Nous voulons que Schengen vive, et pour que Schengen vive, Schengen doit être réformé", a de son côté affirmé Nicolas Sarkozy. "C'est justement parce que nous croyons dans Schengen que nous voulons un renforcement profond de Schengen.", a-t-il ajouté.
"J'ai fait valoir au président Berlusconi que je comprenais parfaitement les problèmes de l'Italie mais en terme de solidarité que la France était le pays d'Europe qui accueillait le plus de réfugiés en Europe", a encore affirmé le président français.
Un sommet jugé "très positif ":
Le Cavaliere a d'ailleurs reconnu que la France avait fait un effort "plus important" que l'Italie en matière d'accueil d'immigrés tunisiens, en soulignant que la France en avait accueilli "cinq fois plus" que son pays.
Les regards se tournent vers l'Union européenne
Désormais, c’est donc vers leurs confrères européens que les deux pays se tournent. Conscients de ne pouvoir gérer seuls l’afflux des clandestins tunisiens, Nicolas Sarkozy et Silvio Berlusconi ont adressé une lettre, au président de la Commission européenne José Manuel Barroso et au président du Conseil européen Herman Van Rompuy afin de demander "une plus grande collaboration" des autres pays européens avec les pays de la rive sud de l'UE.
Les deux dirigeants ont également demandé que les "mécanismes de solidarité financière" à l'égard des Etats accueillant les immigrés soient "renforcés", tout en jugeant "fondamental" que "l'UE réalise un régime d'asile européen commun".
Prochaine étape, le conseil européen prévu en juin. L'Italie et la France devront alors convaincre tous les pays membres d'amender le traité de Schengen.