Le président français achevait mardi sa visite de quatre jours en Inde en rendant hommage, à Bombay, aux victimes des attentats de novembre 2008. Nicolas Sarkozy a prononcé une allocution en mémoire des victimes d'un commando islamiste ayant fait 166 morts, dont deux Français, dans la capitale économique indienne, lors d'une cérémonie. L’attaque avait été qualifiée de "11-Septembre de l'Inde".
Pour un Pakistan "démocratique"
Le président français a affirmé qu'il "n'est pas acceptable que la sécurité de l'Inde puisse être menacée par des groupes terroristes agissant à partir de territoires voisins. Il n'est pas acceptable pour l'Afghanistan et pour nos soldats que les talibans et Al-Qaïda trouvent refuge dans les zones frontières du Pakistan".
New Delhi et Washington ont accusé un groupe islamiste installé au Pakistan, le Laskhar-e-Taïba (LeT), d'être derrière ces attentats. "La France attache un grand prix à ses relations avec le Pakistan, un Pakistan démocratique, stable, prospère. Aucune fatalité ne condamne le Pakistan à être la victime et le creuset du terrorisme mondial", a-t-il ajouté.
"Se montrer résolues contre les criminels"
"Je compte sur toutes les autorités pakistanaises pour intensifier leurs efforts et se montrer résolues contre les criminels", a lancé le président français. La cérémonie d'hommage présidée par Nicolas Sarkozy s'est déroulée dans l'un des complexes hôteliers visés par les attentats.
Du 26 au 29 novembre 2008, un commando de dix hommes avait lancé un sanglant assaut coordonné contre des hôtels de luxe, la gare ferroviaire, un centre religieux juif et un café touristique de Bombay.
En attente du jugement
Depuis, l'Inde presse le Pakistan de lutter contre les groupes terroristes sur son sol et de faire condamner les cerveaux présumés des attentats. Neuf islamistes du commando ont été abattus par les forces de sécurité et le seul survivant, Mohammed Ajmal Kasab, a été condamné à la peine de mort par un tribunal spécial de Bombay en mai dernier. Il a fait appel de sa condamnation.
En novembre, le président américain Barack Obama avait entamé sa visite en Inde par l'un des sites attaqués en hommage aux victimes et pour affirmer la coopération entre les deux pays dans la lutte contre le terrorisme. Il n'avait toutefois pas mentionné dans son discours le Pakistan, grand rival de l'Inde. Nicolas Sarkozy achevait mardi sa visite de quatre jours en Inde, marquée notamment par des avancées dans les discussions économiques avec la signature d'un accord-cadre pour deux réacteurs nucléaires EPR dans l'ouest de l'Inde.