Sur le dossier syrien, le G8 reste flou

La déclaration a souffert du désaccord profond entre Russie et Occidentaux.
La déclaration a souffert du désaccord profond entre Russie et Occidentaux. © Reuters
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avec Antonin André, envoyé spécial en Irlande du Nord , modifié à
Dans une déclaration évasive, les dirigeants appellent seulement à une conférence de la paix "dès que possible".

L'info. L'échec avait été annoncé, il n'en est pas moins cuisant : après deux jours d'âpres tractations, le sommet du G8 a accouché mardi d'un accord a minima sur la Syrie. Si les dirigeants appellent à l'organisation "dès que possible" d'une conférence de paix, ils laissent en suspens toutes les questions clés nécessaires au règlement du conflit.

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Un Genève 2 "dès que possible". "Nous restons engagés à trouver une solution politique à la crise", indique le G8 dans sa déclaration finale, affirmant sa détermination à l'organisation "dès que possible" de la conférence dite de Genève 2. Dans les limbes depuis son annonce début mai par Moscou et Washington, cette conférence, censée rassembler autour de la même table des représentants les belligérants syriens, devra permettre la mise en place d'"un gouvernement transitoire formé par consentement mutuel et ayant les pleins pouvoirs exécutifs", souligne le texte. Une formule déjà actée il y a un an au cours d'une première réunion à Genève, mais n'a jamais été mise en oeuvre car elle ne précise pas le sort du président syrien Bachar al-Assad, dont le départ est réclamé par l'opposition.

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L'usage d'armes chimiques condamné. Les dirigeants du G8 ont condamné "tout usage d'armes chimiques en Syrie" et demandé l'accès de la mission d'enquête de l'ONU au territoire syrien, que Damas a jusqu'à présent refusé. La question des armes chimiques est revenue sous le feu des projecteurs ces deux dernières semaines, Paris, Londres puis Washington ayant accusé le régime d'avoir utilisé du gaz sarin. Moscou n'a pas jugé ces preuves convaincantes, mais a finalement souscrit à la condamnation générale contenue dans la déclaration. "Les mots seuls ne stopperont pas la souffrance", a reconnu David Cameron, mais "chaque jour sans conférence est un jour de violences en plus".

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La périlleuse problématique du terrorisme. Le G8 a pris acte du poids grandissant des jihadistes dans la rébellion, s'inquiétant de "la menace grandissante du terrorisme et de l'extrémisme en Syrie et de la nature de plus en plus intercommunautaire du conflit". Une formule sur laquelle pourra s'appuyer Damas, qui n'a de cesse de répéter qu'il lutte contre des "terroristes".

Pas un mot sur Assad. Le président russe a refusé toute mention dans le communiqué qui aurait impliqué une mise à l'écart de Bachar Al-Assad. Pourtant, le président américain Barack Obama et les dirigeants occidentaux ont souvent présenté le départ du chef de l'Etat syrien comme faisant partie de la solution au conflit.

L'ultime provocation de Poutine. A peine le sommet terminé, Vladimir Poutine a de nouveau évoqué la possibilité pour son pays de livrer de nouvelles armes au régime syrien, donnant un premier coup de boutoir au consensus de façade obtenu au G8.