C'est une nouvelle vague meurtrière que dénonce l'opposition. Une centaine de personnes, dont des femmes et des enfants, auraient été tuées mercredi dans un massacre dans la région de Hama, dans le centre de la Syrie, d'après le Conseil national syrien (CNS). Celui-ci accuse les forces du régime de l'avoir perpétré. Le gouvernement nie toute responsabilité.
Le gouvernement conteste
Le gouvernement syrien a démenti jeudi que tout massacre ait eu lieu, accusant dans un communiqué à la télévision officielle "un groupe terroriste d'avoir commis un crime haineux dans la région de Hama qui fait neuf victimes". "Ce que quelques médias ont rapporté sur ce qui s'est passé à al-Koubeir, dans la région de Hama, est complètement faux", a indiqué le gouvernement dans un communiqué à la télévision officielle.
L'opposition constate
Pourtant, "nous avons une centaine de morts dans le hameau d'al-Koubeir (...), parmi eux une vingtaine de femmes et une vingtaine d'enfants", a déclaré Mohammed Sermini, un porte-parole du CNS, qui a accusé les forces du régime et ses milices, les chabbiha", d'être derrière ce "massacre". Le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, a également parlé d'un "massacre" et fait état de 87 morts soulignant que le bilan n'était pas définitif. Selon lui, le massacre a eu lieu après des bombardements et des miliciens ont ensuite pénétré dans le village et ont tué les habitants par balles et à l'arme blanche.
Le 25 mai, le massacre d'au moins 108 personnes, dont 49 enfants et 34 femmes, à Houla dans la province de Homs (centre) avait provoqué un véritable tollé au sein de la communauté internationale. La rébellion et le régime se sont rejeté la responsabilité, alors qu'un haut responsable de l'ONU a dit que "de forts soupçons" pesaient sur les milices pro-régime.
"On frôle le génocide"
Malgré la poursuite des violences, et des morts qui se comptent tous les jours par dizaines, la Russie et la Chine, alliés du régime syrien, se sont déclarées mercredi résolument hostiles à toute "intervention" et tout changement de régime en Syrie.
Le ministre italien des Affaires étrangères Giulio Terzi a quant à lui jugé qu'il existait un risque de "génocide" si la communauté internationale n'intervenait pas rapidement. Et pour cause, plus de 13.400 personnes, la plupart des civils tués par les forces régulières, ont péri en Syrie, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, en 15 mois d'une révolte réprimée dans le sang.
Kofi Annan, qui doit s'adresser jeudi devant l'ONU, va proposer que les Occidentaux, la Russie et la Chine, et peut-être même l'Iran et plusieurs pays arabes, forment un nouveau groupe de contact pour convaincre Damas d'engager un dialogue politique avec son opposition, ont indiqué des diplomates.