La contestation syrienne est née le 15 mars par un appel pour "une Syrie sans tyrannie, sans loi sur l’état d’urgence, ni tribunaux d’exception" sur Facebook. Elle se poursuit depuis sur Internet, via, évidemment les réseaux sociaux, mais aussi les nombreuses vidéos postées par des personnes à l’extérieur de la Syrie.
Sur YouTube, la recherche "syria revolution 2011" remonte 31.000 résultats. La plus vue a été visionnée près de 340.000 fois. Puisque les médias syriens, verrouillés par le pouvoir, ne montrent pas toute la réalité, les opposants se servent de ces vidéos postées sur Youtube ou Dailymotion et reprises par les grands médias internationaux comme des armes puissantes pour sensibiliser le monde entier sur la cause syrienne.
"Peut-on vivre et être libre"
Ces vidéos marquent. Très dures, parfois longues, elles montrent presque toujours des morts allongés au sol ou portés par la foule. Certaines illustrent des chansons, créées pour l’occasion, qui servent de bandes sonores.
"Syria Freedom !" en fait partie. Pendant plus de quatre minutes, un chant révolutionnaire – "le moment est venu et la place est ici", "peut-on vivre et être libre" – est posé sur des images violentes de manifestations révolutionnaires".
Un grand nombre de ces vidéos se retrouvent sur une page Facebook baptisée The syrian revolution 2011 et dédiée à la révolution syrienne. Les commentaires (principalement en arabe) des 200.000 membres affluent sous les vidéos postées par les administrateurs anonymes de la page. Ils soutiennent dans leur majorité l’action révolutionnaire et encouragent, encore, les Syriens à se soulever, comme "leurs frères" africains.
Minute de silence mercredi
Le point culminant de cette campagne de sensibilisation de l’opinion a été atteint la semaine dernière, avec la vidéo montrant Hamza Alkhateeb, un jeune garçon de 13 ans, dont le corps a été rendu à la famille un mois après sa disparition, vraisemblablement victime de torture. Scandalisée, la famille a tenu à montrer le corps à tout le monde, en le filmant. Cette vidéo, difficilement soutenable, a fait le tour du monde.
Depuis, le jeune Hamza est devenu le martyr symbolique de la révolution syrienne. Son portrait trône désormais dans toutes les manifestations, où des slogans à son nom sont criés. Pour matérialiser l’union planétaire contre l’acte de barbarie sur le jeune Hamza, ses proches ont décidé de faire observer une minute de silence "pour Hamza et tous les martyrs dans les maisons, les squares, les écoles, les universités, partout, à 11 heures locales (10 heures en France), mercredi 8 juin. Dans le monde entier".