Donald Trump parle beaucoup et fort. Trop ? C'est possible. Le milliardaire américain, premier soutien du candidat républicain Mitt Romney à l'élection présidentielle, ne cesse d'agiter le certificat de naissance de Barack Obama pour le déstabiliser. Au risque d'être décrédibiliser dans son propre camp.
Selon Donald Trump, l'acte de naissance de l'hôte de la Maison-Blanche est un faux. Or aux Etats-Unis, il faut impérativement être né sur le sol américain pour prétendre à la magistrature suprême.
L'intégralité de son certificat de naissance
Face à ce vieux serpent de mer, Barack Obama pensait avoir pris ses dispositions l'année dernière pour éteindre toute polémique. Au cours d'une conférence de presse savamment orchestrée, le président avait dévoilé l'intégralité de son acte de naissance, qui montre bien qu'il a vu le jour à Honolulu, dans l'Etat d'Hawaii, et non au Kenya comme le prétendent ses détracteurs.
Un geste fort qu'il pensait suffisant, quelques semaines après avoir tenté une première fois de mettre fin à ce débat stérile en publiant un extrait de son acte de naissance... en vain.
Trump continue les attaques
Mais Donald Trump est tenace, dans les affaires économiques comme politiques. Si certains sont allés jusqu'à sortir la loupe pour guetter toute trace suspecte sur le certificat, le milliardaire n'a pas été aussi patient et a préféré attaquer directement. "Beaucoup de gens ne croit pas à ce certificat de naissance", a-t-il dit sur CNN.
Une stratégie d'usure qui vise à décrédibiliser le président sortant pour grappiller quelques voix en faveur de Mitt Romney.
Le père de Romney avait falsifié le sien
Mais la dernière saillie de Donald Trump sur la chaîne américaine n'a pas été du goût de Mitt Romney, assuré depuis mardi de représenter le parti républicain à la présidentielle de novembre contre Barack Obama. L'agence Reuters a publié mercredi le certificat de naissance de l'ancien gouverneur du Massachusetts.
Et il a ses raisons. Son père, né au Mexique, avait falsifié son certificat de naissance pour se présenter à l'investiture républicaine de la présidentielle de 1968, qu'il avait finalement perdu contre le futur président Richard Nixon.
"Vous savez, je ne suis pas d'accord avec tous les gens qui m'appuient et je suppose qu’ils ne sont pas d’accord avec tout ce que je crois. Mais j’ai besoin d’obtenir 50,1% des suffrages ou plus, et j’apprécie d’avoir l’aide de plusieurs bonnes personnes", s'est-il défendu lundi, refusant d'abandonner Donald Trump.
"Manque complet d'autorité morale"
L'un des plus proches conseillers de Mitt Romney est même allé plus loin en affirmant que le candidat républicain – premier mormon à se présenter à la présidentielle – "ne faisait pas partie de ceux qui mettaient en doute le fait que M. Obama soit bien né sur le sol américain, en l'occurrence le 4 août 1961 à Honolulu, Hawaï, Etat membre de l'Union depuis 1959".
Dans le camp de Barack Obama, ce soutien sans faille du candidat au milliardaire est du pain béni. "Le fait que Mitt Romney continue à être lié à Donald Trump et refuse de condamner ses théories du complot honteuses démontre son manque complet d'autorité morale", a affirmé la porte-parole du président-candidat démocrate, Stephanie Cutter.
Le camp Obama a même répondu aux attaques du camp républicain en postant une vidéo dans laquelle il suggère que Mitt Romney devrait condamner Donald Trump pour ses propos conspirationnistes. Une vidéo à laquelle Donald Trump a encore répondu par l'attaque. Comme toujours.