C’est la première fois que les Tunisiens sont autorisés à défiler depuis les violences du mois d'avril. A l'appel des syndicats, la Tunisie célèbre mardi la fête du travail dans un climat tendu. Au siège de l’UGTT, principal syndicat tunisien, toutes les précautions ont été prises.
"Nous avons un cordon de sécurité, environ 500 personnes au début de la marche pour faire attention aux dégâts, rassurer les gens et faire réussir notre manifestation", affirme sur Europe 1 Belkacem Ayari, le numéro 2 de l’UGTT en précisant qu'il a "peur" des provocations.
Deux défilés à Tunis
Le syndicat compte néanmoins sur une mobilisation massive. 50.000 personnes sont attendues sur l’avenue Habib Bourguiba à Tunis. L'autre manifestation, autorisée par le ministère de l'Intérieur, est à l'initiative de l'Union des travailleurs Tunisiens (UTT). Elle se déroulera sur l'Avenue Mohamed V, dans le centre de la capitale.
Ennahda a annoncé sa participation et appelé dans un communiqué "tous les citoyens tunisiens au rendez-vous" du 1er mai. "La fête du travail est pour tous les Tunisiens qui ont été libérés de toutes les formes d'injustice, d'exploitation et d'oppression", ajoutait Ennhada insistant sur "l'engagement de tous à respecter l'unité nationale et les règles d'une manifestation pacifique".
"Venir en Tunisie", un geste pour la démocratie
Cette journée s'annonce également comme un test pour les tours opérateurs dont les yeux seront braqués sur ce défilé. L’avenir de la saison touristique en dépend. Dans un pays en crise économique, le tourisme n'est pas épargné. Depuis la chute de Ben Ali, le secteur a reculé de 40% .
"Tout le monde veut voir la démocratie et les libertés s’installer un peu partout. Venir en Tunisie, c’est nous aider à réaliser ce vœu cher à tous d’être libre", conclut Mourad Salami, journaliste au Quotidien.
Le 9 avril, la journée des martyrs avait dégénéré en violences entre manifestants et policiers. Au moins 15 personnes avaient été blessées parmi les manifestants, selon des sources hospitalières, et huit dans les rangs des policiers, selon le ministère de l'Intérieur.