Les négociations ont duré jusqu'à l'aube. Les 190 pays réunis à Durban, en Afrique du Sud, pour une grande conférence sur le climat, ont fini par se mettre d'accord sur une feuille de route vers un accord en 2015. Pour la première fois, cette feuille de route englobe tous les pays pour lutter contre le réchauffement. Deux ans après l'échec cuisant de Copenhague, les pays vont donc pouvoir écrire une suite au protocole de Kyoto, qui s'arrête en 2012.
Pour l'heure, le texte laisse en suspens la question du caractère contraignant du futur pacte climatique. Et l'accord ne s'accompagne pas d'une hausse du niveau des promesses des pays pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, qui sont actuellement insuffisantes pour contenir le réchauffement climatique sous le seuil des 2°C.
Le protocole de Kyoto prolongé
Les termes de l'accord futur demeurent vagues : les 190 pays le décrivent comme "un protocole, un autre instrument légal ou une solution concertée ayant une force légale". Il devrait entrer en vigueur à partir de 2020. D'ici là, le protocole de Kyoto, entré en vigueur en 2005 et prévu jusqu'en 2012, sera prolongé.
Le protocole de Kyoto impose aux pays industrialisés, à l'exception des Etats-Unis qui n'ont pas ratifié le texte, de réduire leurs émissions de six substances responsables du réchauffement, dont le CO2. Les pays en développement ont largement insisté sur cette question, rappelant à de nombreuses reprises que le Nord a une responsabilité "historique" dans l'accumulation de CO2 dans l'atmosphère".
Mise en place du Fonds vert
La décision de Durban rend en outre opérationnel le Fonds vert, un mécanisme financier décidé à Cancun en 2010. Son but : aider les pays en développement à faire face au changement climatique. Il acheminera les financements à partir de 2013, et montera en puissance jusqu'en 2020. A partir de cette date, les pays industrialisés ont promis de verser chaque année 100 milliards de dollars.
D'autres décisions prises à Cancun devaient également être mises en oeuvre à Durban, notamment sur le sujet de la transparence et de la vérification possible des actions des différents pays. Il s'agirait, pour les pays développés, de mieux suivre les actions au fur et à mesure, et pas seulement à la fin, en vérifiant après coup si l'objectif a été atteint.