La police montréalaise a pu éclaircir l'assassinat d'un important mafieux italo-canadien en lisant des messages cryptés échangés sur BlackBerry entre les auteurs présumés du crime, rapporte jeudi le quotidien La Presse, qui cite "plusieurs sources".
Cinq hommes, dont d'importants membres présumés de la criminalité organisée, avaient été arrêtés le 20 décembre, moins d'un mois après l'assassinat de Salvatore Montagna, considéré comme un prétendant au poste de parrain à Montréal.
Les messages écrits transmis par le téléphone intelligent BlackBerry sont cryptés et réputés indéchiffrables par des tiers, ce qui est l'un des principaux arguments de vente de son fabricant, le groupe canadien Research in Motion (RIM). BlackBerry est à ce titre extrêmement populaire dans les milieux d'affaires et le serait aussi dans ceux de la criminalité organisée. La révélation du fait que la police a pu lire ces messages cryptés y aurait provoqué une "onde de choc", selon le quotidien montréalais.
Les accusés ont été très surpris de découvrir que la Sûreté du Québec connaissait le contenu de leurs messages, rapporte La Presse, qui précise ne pas avoir pu déterminer si les forces de l'ordre avaient bénéficié de la collaboration de RIM ou si elles avaient trouvé un "autre moyen" de lire ces messages. Ces derniers ont entre autres permis d'incriminer Vittorio Mirarchi, un homme d'affaires soupçonné de liens avec la mafia, mais dont le casier judiciaire est vierge. La Sûreté du Québec n'a souhaité faire aucun commentaire, soulignant que l'affaire étant maintenant du ressort de la justice.