C’est un pays en crise qui a pris les rênes d’une Europe en crise jeudi. La Belgique a officiellement succédé à l’Espagne à la présidence tournante de l’Union européenne. Avec l’objectif de faire face à la grave crise économique qui sévit depuis deux ans, mais à un moment où son propre gouvernement est en sursis.
Le Premier ministre actuel, Yves Leterme, n'est en effet chargé que de gérer les affaires courantes en attendant qu'une nouvelle coalition puisse être formée entre partis francophones et néerlandophones, suite au triomphe électoral des indépendantistes flamands en juin. La nouvelle équipe ne devrait prendre ses fonctions qu'en octobre au plus tôt, au beau milieu de la présidence, et avec très peu de temps pour se mettre à jour sur les dossiers.
En attendant, la présidence belge sera représentée par ce même Yves Leterme, secondé par Steven Vanackere, ministre des Affaires étrangères et des Réformes institutionnelles, et Olivier Chastel, secrétaire d’État aux Affaires européennes.
Modestie
Dans ce contexte, le royaume a décidé de mener une présidence modeste, échaudée par l’expérience de l’Espagne, qui avait vu grand au départ, avant de déchanter du fait de la crise économique. Jeudi, une seule célébration est prévue : 500 Européens doivent former une chaîne dans un parc de Bruxelles pour porter une banderole européenne géante de 300 mètres de long.
En outre, la Belgique entend rester en retrait également pour mieux ancrer les nouvelles institutions européennes, censées donner un rôle de premier plan au président permanent de l'UE, le Belge Herman Van Rompuy, et à la chef de la diplomatie, la Britannique Catherine Ashton.
Mais Bruxelles aura tout de même un "objectif fort", selon le ministre des Finances, Didier Reynders : accélérer les discussions sur la régulation financière et surtout faire avancer le gouvernement économique européen, via une "Convention" en octobre.