L'info.Rehtaeh Parsons s'est suicidée en avril 2013. Mais les parents de cette jeune Canadienne de 17 ans ont eu la mauvaise surprise de voir des photos de leur fille réapparaître sur Facebook cette semaine. Un site de rencontre a en effet utilisé des images de Rehtaeh pour faire sa promotion sur le réseau social.
Violée et harcelée. Rehtaeh Parsons s'était suicidée en avril dernier. Elle avait été agressée sexuellement quelques semaines auparavant au cours d'une soirée arrosée et des photos de cette agression avaient été postées sur internet. Cette affaire avait provoqué un grand émoi au Canada. Les Anonymous avaient mené leur enquête et révélé les noms des quatre violeurs présumés. Deux jeunes soupçonnés d'avoir participé à ce viol doivent d'ailleurs comparaître jeudi au tribunal d'Halifax, dans l'est du Canada.
Vu sur Twitter. Cette sordide histoire est revenue sur le devant de la scène il y a quelques jours lorsque le site de rencontre ionechat.com a mis en ligne des photos de Rehtaeh pour faire sa promotion. C'est un jeune Canadien qui a remarqué ces photos et s'en est ému sur Twitter.
Supreme bad taste: a dating site's Facebook ad is using a picture of Rehteah Parsons. pic.twitter.com/nbYhRFr5Mc— Andrew Ennals (@andrewennals) September 17, 2013
Un père indigné. Le père de Rehtaeh s'est dit "dégouté" de l'utilisation de l'image de sa fille. "Ma fille a eu tellement à faire face au harcèlement sur internet que cela l'a poussée à se suicider, et maintenant vous avez une publicité sur Facebook avec sa photo pour un site de rencontres", s'est-il indigné.
Facebook supprime les pubs. Face à ce tollé, Facebook a très rapidement réagi. Le réseau social a supprimé rapidement de ses pages cette publicité et a présenté ses excuses à la famille de Rehtaeh Parsons. "C'est un exemple extrêmement malheureux d'un annonceur récupérant une photo sur internet pour l'utiliser pour une campagne publicitaire. Nous nous excusons pour le préjudice que cela a pu causer", a indiqué un porte-parole de Facebook dans un courriel.
Le créateur demande pardon. De son côté, le créateur de ionechat.com a assuré au quotidien canadien Globe and Mail avoir trouvé la photo de la jeune fille sur internet et ne pas connaître sa dramatique histoire. "J'espère que les gens comprendrons et pardonnerons mon erreur", demande-t-il.
Un précédent en France. L'utilisation d'une photo d'Ilan Halimi - ce jeune juif torturé à mort par le Gang des Barbares en 2006 - par un site de rencontres pour musulmans basé au Canada en 2009 avait également créé un vif émoi. Le site en question avait expliqué que la photo était utilisée par l'un de leurs membres comme photo de profil et l'avait récupérée ainsi comme l'y autorisaient ses conditions d'utilisation. La photo d'Ilan Halimi avait aussitôt été retirée.