Le bilan français de l'attentat qui a visé un café à Marrakech jeudi dernier s'est alourdi. Selon les informations d'Europe 1, recueillies auprès d'une source officielle au Maroc, un huitième Français a été identifié parmi les seize victimes.
Le bilan définitif fait désormais état, outre les huit Français, de deux Marocains, un Britannique, deux Canadiens, un Néerlandais, un Suisso-Portugais et un Suisse. "Les victimes de cet attentat ont été identifiées par la police scientifique grâce au recours aux empreintes digitales, à l'ADN, à l'étude odontologique et à la reconnaissance visuelle par la famille", a précisé un responsable du ministère de l'Intérieur marocain.
Les blessés et les corps rapatriés
Parmi les 21 blessés, il reste six Français toujours hospitalisés au Maroc, dont cinq de la même famille. La dernière est une jeune de fille d'une vingtaine d'années, qui a perdu sa tante et sa soeur dans l'attentat. Trois autres blessés Français ont pu être rapatriés vers la France ce week-end. Le rapatriement des autres blessés est à l'étude. Il devrait intervenir rapidement, en fonction de leur état de santé.
Par ailleurs, les autorités françaises préparent le rapatriement des corps des personnes décédées. Il pourrait avoir lieu mardi. Tous les cercueils seraient alors rapatriés dans un même avion.
"Rien ne permet d'affirmer" que la France était visée
Interrogée par le Journal du Dimanche, le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, a affirmé que "rien ne permet d'affirmer" que la France était visée par l'attentat de Marrakech jeudi. Il estime tout de même que les probabilités de toucher des Français étaient fortes compte tenu du lieu : "Cela étant, c'est vrai que ce café (où a eu lieu l'attentat, ndlr) est un haut lieu touristique et, vu l'engouement des Français pour Marrakech, il y avait une forte probabilité que des Français soient touchés", ajoute-t-il.
Claude Guéant estime en outre qu'"il faut attendre la revendication" pour savoir si Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a organisé l'attentat qui, dit-il, lui "rappelle" ceux de 1995 à Paris.
Al-Qaïda pointé du doigt
Le ministre de l’Intérieur marocain a par ailleurs indiqué vendredi que les procédés employés pour cet attentat rappelaient ceux d’Al-Qaïda.
"L'hypothèse du kamikaze", avancée dans un premier temps, "est exclue", a-t-il encore ajouté. "Les premières enquêtes ont montré que (la bombe était composée) de nitrate d'ammonium et d'explosifs TATP, ainsi que de clous, et que l'explosion a été déclenchée à distance", a-t-il déclaré.