"503 Service Unavailable". C'est le message sur lequel tombent les internautes qui cherchent à se connecter au site WikiLeaks depuis vendredi matin. Le fournisseur de nom de domaine du site, qui a récemment mis en ligne 250.000 télégrammes diplomatiques, a décidé de ne plus renvoyer vers lui. WikiLeaks a dû trouver une nouvelle adresse.
La société EveryDNS.net, qui fournissait le nom de domaine wikileaks.org, a déclaré que WikiLeaks avait enfreint les termes de leur accord. Le fournisseur explique dans un communiqué que les attaques "multiples de déni de service (DDOS)" contre le site "menaçaient la stabilité" de son infrastructure, qui fournit gratuitement le nom de domaine de 500.000 autres sites web. Il a donc suspendu ses services à 4 heures vendredi.
WikiLeaks en Suisse
WikiLeaks a donc été indisponible pendant plusieurs heures, le temps pour les équipes de trouver une solution. Le site est désormais consultable sur wikileaks.ch, une adresse gérée par un réseau universitaire suisse. D'après une recherche menée sur le site "who.is", le propriétaire du nom de domaine "wikileaks.ch" est "le parti des pirates suisses", qui dit défendre la légalisation du partage de fichiers sur Internet et la protection de la vie privée des internautes.
WikiLeaks s'est par ailleurs fait expulser du serveur américain Amazon, qui a assuré vendredi avoir décidé en toute indépendance de cesser d'héberger le site, au motif que la publication d'informations secrètes violait les termes de son règlement. Le site restait toutefois hébergé vendredi matin en France, sur les serveurs de la société OVH, l'un des plus importants hébergeurs en Europe, ainsi qu'en Suède.
La France veut "expulser" WikiLeaks
Une situation qui pourrait ne pas durer. La France a en effet lancé vendredi une procédure visant à mettre fin à l'hébergement du site WikiLeaks par OVH. Le ministre de l'Industrie et de l'Économie numérique Eric Besson a saisi une autorité administrative pour lui demander de lui indiquer les modalités techniques de cette opération.
"La France ne peut héberger des sites internet qui violent ainsi le secret des relations diplomatiques et mettent en danger des personnes protégées par le secret diplomatique", écrit Eric Besson dans un courrier transmis à la presse. OVH, l'hébergeur français de Wikileaks, a décidé de s'en remettre à la justice. "Nous avons décidé de saisir le juge en référé afin qu'il se prononce sur la légalité ou pas de ce site sur le territoire français", a précisé le directeur général d'OVH, Octave Klaba, avant d'ajouter : "Ce n'est pas au monde politique ni à OVH de demander ou de décider la fermeture ou pas d'un site mais à la justice".
Chat sur internet
Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks devait participer vendredi après-midi à un chat avec les internautes sur le site du quotidien britannique Guardian. Plusieurs minutes après le début théorique, le site était saturé.