Vingt ans après, les plaies de la Belgique sont toujours à vif. En pleine polémique sur l'éventuelle libération conditionnelle de Michelle Martin, le père d'une victime du pédophile belge a annoncé mardi qu'il allait porter plainte contre elle pour insolvabilité frauduleuse, rapporte Le Soir. En clair, Michelle Martin se serait appauvrie de façon volontaire pour ne pas avoir à indemniser les victimes, selon Jean Lambrecks, le père d'Eefje, enlevée en 1995 et retrouvée morte un an plus tard.
"Mon avocat va déposer une plainte auprès du parquet compétent pour, notamment, l'organisation frauduleuse de son insolvabilité", a-t-il déclaré. Pour lui, les religieuses du couvent de Malonne qui ont accepté d'accueillir Michelle Martin, si elle est libérée, sont en outre "au moins complices". "Je leur ai fait savoir qu'elles seront impliquées dans l'enquête et probablement poursuivies".
Un huissier au couvent de Malonne
Dès le 9 août, les sœurs Clarisses de Malonne ont reçu la visite d'un huissier, envoyé par Jean Lambrecks pour dresser un constat. Mais la vente des biens de Michelle Martin avait été jugée trop coûteuse et Jean Lambrecks y avait renoncé, préférant porter plainte contre elle.
Pour que son héritage soit transmis à ses enfants, Michelle Martin, 52 ans, avait transmis l'héritage de sa mère directement à ses enfants, indique Le Soir. Si elle a enfreint la loi, elle risque deux ans de prison.
Rassemblement à Bruxelles
Encore derrière les barreaux, l'ancienne institutrice de 52 ans saura le 28 août si sa demande de libération conditionnelle est validée par la Cour de cassation. En attendant, la polémique enfle : plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées dimanche à Bruxelles pour dire non à cette libération.
La petite ville de Malonne, 5.000 habitants, où un important dispositif de police a déjà été déployé, ne veut pas d'elle. "Ça ne me ravit vraiment pas de l'avoir comme voisine", a confié une habitante à Europe 1, tandis qu'une autre assure : "je n'ai jamais vu un loup se transformer en agneau".