Vancouver : la police dépassée par son appel

La police de Vancouver s'inquiète de la tournure que prend son appel à témoins après les émeutes.
La police de Vancouver s'inquiète de la tournure que prend son appel à témoins après les émeutes. © REUTERS
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Marie-Laure Combes, avec AFP
La police de Vancouver demande aux internautes de garder leur calme après les émeutes.

Les policiers de Vancouver sont submergés de témoignage après leur appel à témoin lancé la semaine dernière sur les réseaux sociaux. Ils avaient demandé aux internautes de les aider à identifier les casseurs qui ont mis la ville à feu et à sang après la défaite des Canucks, l'équipe de hockey locale. Mais l'affaire a pris une tournure inattendue : les internautes se sont lancés dans la chasse aux casseurs.

3.500 témoignages en quelques jours

Dès le lendemain des émeutes, la police de Vancouver avait demandé sur Twitter et Facebook aux témoins des scènes de pillage et de dégradation de lui transmettre leurs photos et vidéos permettant de reconnaître les émeutiers. En quelques jours, près de 3.500 mails sont déjà parvenus aux enquêteurs.

Sur le web, de nombreux Vancouverois s'étaient émus de voir leur ville saccagée par les supporters. Du coup, certains ont créé des sites pour dénoncer les fauteurs de trouble. Sur Facebook, la page "Vancouver Riot Pics" (Photos des émeutes de Vancouver) regroupe des centaines de clichés de la soirée. Un compte Twitter promet de traîner les responsables des émeutes devant la justice. Les internautes se transforment ainsi en enquêteurs d'un jour.

Des internautes devenus enquêteurs

Certains d'entre eux sont même allés jusqu'à menacer directement ceux qu'ils avaient réussi à identifier. La famille d'un jeune de 17 ans, qui avait été pris en photo en train de mettre le feu à une voiture, a ainsi été obligée de déménager après avoir reçu des menaces. Une étudiante a elle été licenciée après qu'une photo d'elle, emportant des vêtements d'un magasin pillé, a été publiée sur le web.

Une situation qui inquiète la police : elle craint de voir les internautes se faire justice eux-même. Sur son site, elle demande ainsi "au public de résister à la tentation de prendre la justice en main". "Nous vous demandons de garder patience et de continuer à vous montrer des citoyens responsables au cours de l'enquête", écrit la police de Vancouver.

Le voile levé sur "le" baiser

Mais tout n'est pas noir dans cette affaire. Internet a aussi permis de révéler l'identité des deux amoureux, pris en photo allongés sur le sol pendant les émeutes. Il s'agissait en fait d'un jeune Australien qui tentait de rassurer sa petite amie, blessée pendant une charge de police. Rien à voir avec l'instant romantico-insolite qui avait ému le web.