Inondations, sécheresses ou vagues de chaleur : dans les décennies à venir, il faut s'attendre à ce que le réchauffement bouleverse le climat et amplifie les désastres climatiques, selon un rapport présenté vendredi par le Groupe d'experts sur l'évolution du climat, le Giec. Au 21e siècle, nous allons donc subir "des augmentations de la fréquence et du niveau des chaleurs extrêmes, et moins de froids extrêmes", d'après Thomas Stocker, co-président de l'organisme.
Ce rapport très sérieux, fruit du travail de quelque 200 chercheurs pendant trois ans, tire une nouvelle fois la sonnette d'alarme, après plusieurs rapports dont les conclusions n'ont pas été suivies d'effets. Trois scénarios ont été étudiés dans cette nouvelle étude, allant d'une forte réduction des émissions de CO2 à une hausse de ces émissions, basée sur nos modes de vie. Jusqu'en 2050, pluies et chaleurs augmenteraient de la même façon quel que soit le scénario retenu.
Fonte des glaciers
Mais la différence se ferait sentir vers la fin du siècle : dans un monde saturé de gaz à effet de serre, l'humanité devrait faire face à des vagues de chaleur et des pics de pluie beaucoup plus importants et plus fréquents. Les pics de températures constatés actuellement tous les 20 ans pourraient ainsi se produire tous les deux ans, voire tous les ans.
Autre conséquence du réchauffement, la fonte des glaciers va s'accélérer, ce qui n'est pas sans poser problème aux pays d'Asie et d'Amérique du Sud qui en dépendent pour leur approvisionnement en eau. Aucune certitude en revanche concernant les ouragans ou les cyclones. Certaines études suggèrent cependant qu'une atmosphère et une surface de la mer plus chaude, combinées avec davantage d'humidité dans l'air, devraient aggraver les orages tropicaux.
Négociations sur le climat
Pour atténuer les effets du réchauffement, les experts recommandent de se préparer. Le Giec préconise ainsi de mettre en place des systèmes d'alerte précoce dans les zones concernées par les vagues de chaleur ou les inondations. Et face aux cyclones, l'amélioration des règles d'urbanisme ou des capacités de prévention peuvent permettre de sauver des vies.
Mais au-delà d'un certain seuil, prévient le Giec, les efforts d'adaptation peuvent s'avérer inutiles si rien n'est fait pour contenir les émissions de gaz à effet de serre. Pour cela, il faudra compter sur les prochaines négociations sur le climat, qui débutent dans dix jours à Durban, en Afrique du Sud.