À Beyrouth, les habitants attendent impatiemment le retour de Saad Hariri

Dans un quartier commerçant du centre de Beyrouth, une grande partie des habitants, acquise à la cause de Saad Hariri, attend le retour de celui qu'ils considèrent toujours comme leur Premier ministre.
Saad Hariri est arrivé samedi matin à Paris. Le Premier ministre libanais démissionnaire doit être reçu par Emmanuel Macron à l'Elysée samedi à midi. Depuis la capitale française, il a informé le président libanais Michel Aoun lors d'un entretien téléphonique qu'il serait de retour mercredi à Beyrouth pour les célébrations de l'indépendance .
Dans l'attente d'explications. À Beyrouth justement, dans un quartier musulman sunnite, l'un de ses fiefs, ses supporters attendent avec impatience de le voir rentrer à la maison. Aux lampadaires, ils ont accroché de grands portraits de Saad Hariri. À la sortie de la mosquée, l'imam Jamal témoigne du soutien des fidèles, qui attendent maintenant le retour de leur Premier ministre. "Tout le monde le soutient, surtout ici car il a sa maison à côté. Je l'ai rencontré plusieurs fois. Il va bientôt rentrer au Liban, et on espère tous qu'il nous raconte de vive voix, parce que personne ne sait exactement ce qui s'est passé", glisse-t-il au micro d'Europe 1.
"Faire redescendre la tension". Les premiers mots de Saad Hariri à Paris seront scrutés. Najid, un médecin du quartier, aura sans doute un "ouf" de soulagement en suivant à la télévision son arrivée à l'Elysée . "Tout paraissait si étrange en Arabie saoudite. On voyait bien que quelque chose n'allait pas. C'est une bonne chose que le président Macron l'ait invité . Ça fait vraiment redescendre la tension, tout le monde le sent", témoigne-t-il.
"Nous ne sommes que des pions". Coincé entre les intérêts des puissances étrangères, le pays devra probablement se trouver un Premier ministre, et personne ne s'attend à ce que ce soit facile. "On ne sait pas ce qui se passe dans la région. Qu'est-ce qu'ils cuisinent ?", s'interroge un habitant. "Nous, nous ne sommes que des pions. On ne fait que subir des jeux qui nous échappent."