Quand il a vu lundi matin les barrières levées au niveau de l’ancien poste frontière franco-belge de Menin, Jonathan, gérant d’une boutique de tabac, a poussé un gros "ouf" de soulagement. Les achats des Français représentent 90% de son chiffre d'affaire. "77 jours sans quasiment avoir un sou… On est bien contents que les frontières aient rouvert !", s'exclame-t-il au micro d'Europe 1. Après deux mois d'isolement, les pays de l'Union européenne renouent lundi avec la libre circulation.
"On a besoin des Français pour vivre"
Dès lundi matin, les frontaliers étaient nombreux à avoir fait le voyage. "Nous on a besoin des Français pour vivre, et eux sont contents de venir en Belgique parce que c’est moins cher", résume Jonathan. Martine, frontalière française, remplit son sac de pots de tabac et de cartouches de cigarettes. "60 euros la cartouche ici, 90 euros en France… Ça fait la différence !" Cette habitante de la région lilloise avait hâte de retrouver ses petites habitudes. "On ne vient qu’une fois par mois, mais ils nous ont reconnu sans problème !", sourit-elle.
L'ESSENTIEL CORONAVIRUS
> Écoles, impôts, lutte contre le racisme… Ce qu'il faut retenir de l'allocution d'Emmanuel Macron
> Coronavirus : les 5 erreurs à ne pas commettre avec votre masque
> Coronavirus : trois initiatives qui vont bouleverser nos habitudes à la plage
> Entre TGV vides et TER au rabais, la SNCF se prépare à un mauvais été
"Ça ne marchait plus comme avant"
Pour ceux qui, comme Jonathan, comptent sur les achats des Français, ce 15 juin est comme une délivrance. Cindy, qui tient un bistrot tout près de la frontière, a d'ailleurs eu peur de mettre la clef sous la porte. "Ça ne marchait plus comme avant… On avait même peur au début que ça ne remarche plus, mais ça va, ça repart ! En espérant que ça continue...", confie-t-elle. Une chose est sûre, les consommateurs français n’ont jamais été autant les bienvenus de l'autre côté de la frontière.