A la frontière turco-syrienne, les Syriens craignent un massacre

Plusieurs milliers de Syriens ont rejoint Gaziantep au prix de risques inconsidérés.
Plusieurs milliers de Syriens ont rejoint Gaziantep au prix de risques inconsidérés. © AFP
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Jean-Sébastien Soldaïni avec C.O.
Une nouvelle trêve est entrée en vigueur jeudi matin à Alep-est, en Syrie. Les Syriens ayant réussi à s'extirper du pays restent très inquiets pour leurs familles.
REPORTAGE

"Si l'évacuation échoue, il y aura encore plus de morts". Après une pluie de bombardements, une nouvelle trêve est entrée en vigueur jeudi matin à Alep-est. Cette annonce a été confirmée par un haut responsable de l'armée syrienne. Un accord a également été trouvé pour permettre aux civils d'évacuer la ville. Ibrahim s'accroche à cet espoir de cessez-le-feu. Comme de nombreux Syriens, il a réussi à s'extirper d'Alep pour rejoindre Gaziantep en Turquie, à 30 kilomètres de la frontière syrienne. "Car si les forces du régime rentrent dans ces zones d'Alep, ce sera un génocide, un massacre. Peut être l'un des plus grands massacres de l'histoire moderne", craint le Syrien qui a laissé une partie de sa famille dans la ville assiégée par les forces de Bachar al-Assad.

Des milliers de réfugiés à Gaziantep. Comme lui, plusieurs milliers de Syriens ont rejoint Gaziantep au prix de risques inconsidérés. Et il ne se passe pas une semaine sans que de nouveaux réfugiés arrivent.

Un mince espoir. Mais l'espoir de voir la situation s'apaiser est mince, même si la Turquie revient dans les négociations et discute directement avec la Russie pour faire pression sur Bachar al-Assad. Une première trêve avait été bafouée mercredi matin après l'annonce d'un accord mardi, qui devait permettre l'évacuation des insurgés et des milliers de civils affamés et désespérés de pouvoir sortir de la poignée de quartiers encore aux mains des rebelles.