Le président français Emmanuel Macron a appelé mardi les États-Unis et l'Iran à reprendre des "négociations" pour éviter les "risques d'embrasement" dans le Golfe. "Plus que jamais le temps est à la reprise des négociations entre les Etats-Unis d'Amérique, l'Iran, les signataires du JCPOA (accord sur le nucléaire iranien) et les puissances de la région concernées au premier titre par la sécurité et la stabilité de celle-ci", a-t-il déclaré à la tribune des Nations Unies.
"Les objectifs de ces négociations doivent être d'abord la pleine certitude que l'Iran ne se dote jamais de l'arme nucléaire, ensuite une sortie de crise au Yémen, troisièmement un plan de sécurité régionale intégrant les autres crises de la région et la sécurité des flux maritimes, enfin une levée des sanctions économiques", a-t-il proposé. "Je n'ai aucune naïveté et je ne crois pas au miracle, mais au courage de bâtir la paix et je sais que les États-Unis, l'Iran, que tous les signataire de cet accord ont ce courage", a-t-il assuré.
Des tensions au plus haut
Les tensions entre les États-Unis et l'Iran sont exacerbées depuis le retrait de Washington en 2018 de l'accord international encadrant le programme nucléaire iranien et le rétablissement de lourdes sanctions américaines contre Téhéran. L'Iran, étranglé économiquement par ces sanctions, a commencé à l'été 2019 à réduire ses engagements au titre de l'accord, qui vise à l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. Parallèlement les tensions militaires se sont exacerbées dans la région. En juin, la destruction d'un drone américain par l'Iran avait déjà fait craindre une escalade.
Après les frappes du 14 septembre contre des installations pétrolières saoudiennes, "le risque est celui de l'embrasement, sur la base d'une erreur de calcul ou d'une réponse non-proportionnée", a martelé Emmanuel Macron. "La paix est à la merci d'un incident qui dégénère et les conséquences sur la région et au-delà seraient trop graves pour nous résoudre à vivre ainsi au bord du gouffre", a-t-il averti. Les Européens ont rejoint les Etats-Unis et l'Arabie saoudite pour attribuer la responsabilité de cette attaque à l'Iran, ce que Téhéran dément. Pour le président français, faute de perspective de solution diplomatique, "la stratégie de pression (américaine) sur l'Iran ne pouvait conduire qu'à l'accroissement des tensions dans la région".