L’Amérique commémorait vendredi le 19e anniversaire des attentats du 11 septembre, dans un contexte particulier cette année, lié à l'épidémie de coronavirus. Surtout à New York, frappée de plein fouet avec près de 33.000 morts et une économie à terre. Ses habitants se demandent si la ville arrivera à se relever, comme après les attentats de 2001. Alors que, comme chaque année, les noms des victimes ont résonné dans les rues du sud de Manhattan, les New-Yorkais ont fait par de leur inquiétude au micro d'Europe 1.
Un pays divisé par le virus
Michael porte son vieux casque de pompier tout abîmé. Il était au même endroit, devant la tour sud, il y a 19 ans. "C’était un jour terrible", raconte-t-il. "Mais on a fini par se relever, parce que cette tragédie nous a uni." Avec le virus, c'est différent, constate-t-il, amer. "Le pays et la ville sont très divisés, cela va être beaucoup plus difficile de se remettre de ça."
Un peu plus loin dans la foule, Anne se dispute avec un homme qui ne porte pas de masque. "Cela me met en colère", explique cette femme qui a perdu son neveu le 11 septembre. "On est à nouveau dans une situation d’urgence, mais c’est pire cette fois, parce que je sens de la haine. Nous avons un président qui nous divise."
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"On ne parle pas politique un jour pareil", implore James, venu rendre hommage aux victimes avec sa trompette. Le président Donald Trump et le candidat Démocrate Joe Biden ont d'ailleurs respecté cette trêve, tout en faisant cérémonie à part. Le président a commémoré les attentats en Pennsylvanie tandis que Biden était à Ground Zero à New-York.
"New York va rebondir"
Pour autant les Américains ne sont pas sans espoir. "Nous nous sommes remis du 11 septembre, de l’ouragan Sandy, de la récession", rappelle Michael. "New York va rebondir, comme toujours, conclut-il en montrant fièrement le cœur sur son t-shirt 'I love New York'.