Un nouvel acte d'accusation contre Donald Trump doit être voté par la Chambre des représentants, mercredi, ouvrant la voie à une deuxième procédure d'impeachment contre le président américain. Et là où le président était largement soutenu dans ce type d'épreuve jusqu'à peu, beaucoup de ses anciens défenseurs semblent désormais prêts à tourner la page, sur le plan politique comme économique.
"Purger" Donald Trump du parti républicain
Il y a tout juste un an, les républicains faisaient en effet front uni contre une première procédure d'impeachment. Mais cette fois, le front se fracture. Le très puissant patron républicain du Sénat, Mitch McConnell, se dit, en privé, favorable à cet impeachment. Selon les journaux américains, il a confié à des proches que la procédure permettrait de "purger" Donald Trump du Parti républicain. Le mot est fort.
Et si le lâchage n'est pas encore public, il ne sort pas dans la presse par hasard. Mitch McConnell, grand manitou des républicains et habile manipulateur, envoie ainsi un signal à ses troupes : on sait qu'il faudra 17 sénateurs républicains, en plus des démocrates, pour condamner le président sortant. Avec, au bout, la possibilité de lui interdire de se représenter en 2024 et donc de signer la fin de sa carrière politique.
Des parlementaires en veulent au président
Sur cette route, la première étape est donc pour aujourd'hui : c'est le vote de l'acte d'accusation à la Chambre des représentants. Là aussi, les digues cèdent. La numéro trois des Républicains a déjà annoncé qu'elle votera pour lancer la procédure, avec des mots très durs contre Donald Trump. D'autres ont suivi. Quant à leur chef de file, il a dit qu'il ne donnerait pas de consigne de vote.
Il faut avoir à l'esprit que tous ces parlementaires, qui ont soutenu mordicus Donald Trump ces quatre dernières années, se sont sentis physiquement menacés la semaine dernière quand ils ont dû se cacher ou être évacués du Capitole lors de l'insurrection des manifestants contestant la défaite du président sortant. Et certains en veulent désormais personnellement à Donald Trump.
Un retour aux affaires qui s'annonce complexe
Mais le volte-face n'est pas seulement politique : il concerne aussi les grands patrons et les milieux d'affaires, soudain pressés de couper les ponts avec un président décrédibilisé. La Deutsche Bank aurait décidé de couper les ponts avec Donald Trump, d'après le New York Times. Une nouvelle de taille : la banque allemande est le principal créancier du chef d'Etat, avec un prêt en cours de près de 300 millions d'euros.
Signature Bank, elle, va fermer les comptes personnels du président sortant. Quant à la mairie de New York, elle envisage d'annuler ses contrats avec la Trump Organization, qui gère notamment pour la ville les fameuses patinoires de Central Park, pour un revenu annuel de 17 millions de dollars.
Du côté des grandes entreprises américaines, Google a rejoint les géants de la tech en coupant la chaîne vidéo YouTube de Donald Trump, mercredi. De grandes entreprises américaines s'en prennent enfin à ses amis politiques, comme American Express, qui a arrêté de financer les élus qui ont voté contre la certification de l'élection de Joe Biden. Autant d'éléments de bien mauvaise augure alors que le président sortant redeviendra un simple citoyen dans une semaine : pour Donald Trump, le retour aux affaires s'annonce complexe.