Pour tenter d'enrayer les dommages du tourisme de masse, la mairie de Venise impose à partir de vendredi un péage pour les touristes, de 2,5 à 10 euros en fonction de la saison.
Des sites dégradés et des locaux contraints de déserter
Les ruelles de la Cité des Doges sont de plus en plus embouteillées : pour un habitant de Venise, il faut compter 545 touristes. Les conséquences sont nombreuses. D'un côté, les prix de l'immobilier flambent et les Vénitiens sont contraints de faire leurs cartons (un millier chaque année). L'afflux massif de touristes, qui piétinent toute la journée les sites historiques, entraîne de facto des dégradations. Le péage mis en place par Venise doit ainsi permettre de payer la remise en état de certains sites très visités.
Venise n'est pas la première ville à prendre des mesures de cet acabit. Il y a trois ans, Barcelone a interdit son célèbre marché de la Boqueria aux groupes de plus de quinze personnes. Amsterdam entend aussi interdire les hôtels flottants qui polluent ses canaux. Sur l'île grecque de Santorin, on a même fixé un numerus clausus : pas plus de 8.000 arrivées de touristes par jour.
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Les liaisons aériennes se multiplient
Toutefois, si les mesures se multiplient, sont-elles seulement efficaces ? "Il y a une exaspération de la population locale que l'on essaie de calmer par ce type de mesures. Elles peuvent avoir une efficacité, mais à la marge", répond Josette Sicsic, directrice de l'observatoire Touriscopie, interrogée par Europe 1. "Quand vous voyez que le nombre de dessertes aériennes hebdomadaires entre le Portugal et la France, qui était d'environ une trentaine il y a cinq ans, est aujourd'hui de 540, ce n'est pas quelques mesurettes qui vont enrayer le phénomène", analyse-t-elle. Avec le développement du low-cost, ce trafic aérien ne devrait pas se contracter. Au contraire, le nombre de passagers dans le monde pourrait doubler dans les quinze prochaines années.