Il avait jusqu'ici été épargné par le mouvement #Metoo. Mais à 82 ans, Woody Allen se retrouve dans la tempête des accusations de harcèlement sexuel, plusieurs célébrités refusant de travailler avec lui tandis que sa fille adoptive relançait ses accusations d'abus sexuels.
Dylan Farrow réaffirme ses accusations. Le réalisateur new-yorkais, l'un des plus prolifiques de l'histoire du cinéma avec une cinquantaine de films réalisés en autant d'années de carrière, avait globalement échappé jusqu'ici aux foudres du mouvement anti-harcèlement qui a fait tomber ou ébranlé de nombreux acteurs et réalisateurs depuis les révélations contre le producteur Harvey Weinstein. Mais cette semaine, la tempête le menace à son tour, alors que refont surface des accusations de sa fille adoptive Dylan Farrow, qui l'accuse depuis 1992 d'avoir abusée d'elle sexuellement quand elle avait sept ans.
"Je dis la vérité et je pense que c'est important que les gens se rendent compte qu'une victime, une accusatrice, compte. Que cela suffit à changer les choses", déclare Dylan Farrow, 32 ans aujourd'hui, dans les premiers extraits de cet entretien diffusés mercredi par la chaîne CBS.
Des célébrités qui regrettent leur collaboration. Avant même la diffusion de cet entretien, l'acteur franco-américain Timothée Chalamet, révélé ces derniers mois dans des films comme Call Me by Your Name ou Lady Bird et nouvelle coqueluche d'Hollywood, déclarait sur son compte Instagram regretter d'avoir travaillé avec Woody Allen sur son nouveau film à sortir cette année, A Rainy Day in New York.
Il a également annoncé faire don de son salaire pour ce film à trois associations d'aide aux victimes de harcèlement sexuel, dont "Time's Up", créée début janvier par un collectif de plus de 300 femmes de Hollywood. La co-star de Chalamet dans A Rainy Day in New York, Selena Gomez, avait elle aussi fait un don "important" à "Time's Up", selon le magazine spécialisé US Weekly.
Des accusations toujours niées. Woody Allen n'a pas réagi pour l'instant à cette nouvelle polémique et son agente n'a pas immédiatement répondu à une sollicitation de l'AFP. Mais il a toujours démenti ces allégations. Notamment en 2014, dans une tribune au New York Times, où il affirmait que sa fille adoptive avait été poussée au mensonge par Mia Farrow lors de leur acrimonieux divorce, et rappelait que les enquêteurs avaient renoncé à le poursuivre dans cette affaire.
Si des actrices comme Natalie Portman, Reese Witherspoon ou Rebecca Hall ont elles aussi pris parti pour Dylan Farrow, Alec Baldwin a lui pris la défense de Woody Allen. "Deux États [le Connecticut et New York] ont enquêté sur Woody Allen et ne l'ont pas inculpé", a fait valoir l'acteur qui a joué dans To Rome with Love et Blue Jasmine, qualifiant la situation d'"injuste et triste".