L'Union européenne et les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay) se sont entendus vendredi sur un vaste accord commercial qu'ils négociaient depuis 20 ans, ont annoncé les négociateurs. Le Brésil s'est félicité dans un communiqué de cet accord qualifié d'"historique". L'Argentine a, pour sa part, évoqué un accord "sans précédent".
Les négociateurs européens et sud-américains étaient entrés mercredi soir à Bruxelles dans la toute dernière ligne droite des discussions, avec l'objectif de s'entendre enfin sur cet accord, dans un contexte mondial déstabilisé par la politique commerciale offensive du président américain, Donald Trump.
Les Sud-Américains veulent un plus grand accès au marché européen pour leur bœuf
L'accord, un des plus vastes jamais conclu par l'UE avec plus de 770 millions de consommateurs concernés et 18.000 milliards d'euros de PIB, suscite cependant la profonde inquiétude des agriculteurs européens, qui craignent une concurrence jugée déloyale, ainsi que des ONG, préoccupées par ses conséquences pour le climat.
De sources concordantes, les Européens attendaient des avancées du côté du Mercosur en matière d'indications géographiques protégées et surtout sur l'ouverture de leur secteur automobile. À l'inverse, les Sud-Américains espéraient un plus grand accès au marché européen pour leur production agricole, en particulier leur bœuf.
L'inquiétude des agriculteurs et des ONG
Les agriculteurs européens n'ont cessé de protester ces derniers mois contre l'accord dans certains États membres. La semaine passée, le président français, Emmanuel Macron, et ses homologues irlandais, polonais et belge ont d'ailleurs exprimé auprès de la Commission leur "profonde préoccupation" sur les conséquences de cet accord sur leur agriculture.
L'accord a aussi été attaqué récemment dans une lettre ouverte par 340 ONG européennes et sud-américaines, dont Greenpeace ou Friends of the Earth, sur deux autres fronts : l'environnement et les droits de l'Homme. Ces organisations condamnent "la détérioration des droits humains et de la situation écologique au Brésil" depuis l'investiture en janvier du président d'extrême droite, Jair Bolsonaro.
Le compromis négocié par la Commission doit maintenant être approuvé par les 28 États membres. Si tel est le cas, le texte devra ensuite être validé par le Parlement européen.