Les révélations du New York Times sur l'accusation d'agression sexuelle visant l'actrice italienne Asia Argento ne doivent pas affaiblir le mouvement #MeToo, a appelé lundi l'activiste afro-américaine Tarana Burke, à l'initiative de la campagne dix ans avant l'onde de choc provoquée par l'affaire Weinstein. "Les gens vont utiliser cette histoire pour discréditer le mouvement. Ne les laissez pas faire", a-t-elle prévenu sur Twitter.
I’ve said repeatedly that the #metooMVMT is for all of us, including these brave young men who are now coming forward. It will continue to be jarring when we hear the names of some of our faves connected to sexual violence unless we shift from talking about individuals [+]
— Tarana (@TaranaBurke) 20 août 2018
"Parler moins des individus et davantage du pouvoir". Au sujet des accusations visant Asia Argento, l'une des premières à accuser le producteur Harvey Weinstein de viol, et qui aurait selon le quotidien américain versé de l'argent à un jeune homme affirmant avoir été agressé sexuellement par la comédienne en 2013, Tarana Burke estime que "nous sommes tous des humains imparfaits et nous devons tous être tenus responsables de notre comportement".
"J'ai toujours dit que le mouvement #MeToo était pour tout le monde, ajoute-t-elle, y compris ces jeunes hommes courageux qui parlent maintenant. On sera toujours bouleversés quand on entend les noms de nos personnes préférées en lien avec des affaires de violences sexuelles, sauf si on commence à parler moins des individus et davantage du pouvoir".
...and begin to talk about power. Sexual violence is about power and privilege. That doesn’t change if the perpetrator is your favorite actress, activist or professor of any gender.
— Tarana (@TaranaBurke) 20 août 2018
And we won’t shift the culture unless we get serious about shifting these false narratives.
"Les violences sexuelles sont une question de pouvoir". Pour l'activiste, "les violences sexuelles sont une question de pouvoir et de privilège. Peu importe si leur auteur est votre actrice, activiste ou professeur préféré, quelque soit son genre". Et Tarana Burke confie également son espoir "qu'à mesure que d'autres vont parler, en particulier des hommes, on se prépare à de difficiles conversations sur le pouvoir et l'humanité, le privilège et le préjudice. C'est moins un problème de crime et de châtiment que des blessures et de comment les prévenir".