Le procès de Derek Chauvin, accusé d'avoir tué George Floyd le 25 mai 2020, après être resté agenouillé pendant près de neuf minutes sur le cou du quadragénaire noir, plaqué au sol et menotté, entre dans le dur ce lundi. Après la sélection du jury, les audiences débutent dans un contexte tendu. L'ex-officier de 45 ans qui a assisté à la minutieuse sélection du jury comparaît libre, puisqu'il a été libéré sous caution en octobre dernier, contre un million de dollars.
L'importance d'un jury impartial
C'est silencieux, et prenant quelques notes aux côtés de son avocat que le policier, qui a été 19 ans au service de la police de Minneapolis, est apparu depuis deux semaines. Dans cette affaire, celui qui risque 40 ans de prison sera jugé par douze personnes, dont quatre Afro-Américains et deux métisses. Un fait à souligner pour plusieurs raisons.
D'abord, parce que ce n'est pas représentatif de la population de Minneapolis, qui est une ville majoritairement blanche. Ensuite, parce que c'est la légitimité du futur verdict qui est en jeu : de nombreux militants ont en effet fait entendre leur voix pour que le jury soit suffisamment diversifié. Et la recherche d'un jury impartial a été un vrai défi.
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Certaines personnes tirées au sort ont demandé à ne pas être sélectionnées par crainte pour leur sécurité, quand d'autres ont été écartées d'office après avoir annoncé s'être déjà fait une opinion sur cette affaire. La quasi-totalité des jurés ont admis avoir vu, au moins en partie, la vidéo dans laquelle Derek Chauvin appuie son genou sur la nuque de George Floyd. 8 minutes et 46 secondes qui seront évidemment au cœur de ce procès.
Un verdict attendu fin avril ou début mai
Dans ce procès, le verdict est attendu fin avril ou début mai. Les douze jurés devront se prononcer à l'unanimité, sinon il sera considéré comme nul. Ce scénario, ou un acquittement, pourraient déclencher de nouvelles émeutes à Minneapolis qui s'est déjà embrasée fin mai.
La mort de cet Afro-Américain a entraîné une vague historique de colère contre le racisme aux Etats-Unis et dans le monde. Le calvaire de George Floyd a été filmé et mis en ligne par une passante. Les images ont fait le tour du monde et fait descendre des foules dans les rues de New York, Seattle, Paris ou Sydney pour dénoncer le racisme et les violences policières envers les minorités.